Sortie de la Palme d'or "Anatomie d'une chute" : le public de ce cinéma d'Antibes a "adoré"

"Actrice topissime", "film intelligent", justesse de l'interprétation... Les spectateurs réagissent après la projection de la Palme d'Or du Festival de Cannes dans un cinéma d'Antibes. La première séance affichait complet.

La température extérieure affiche 36 degrés, la tentation d'une après-midi dans une salle climatisée est grande... Mais, promis juré, craché, ceux qui sont venus assister à la première d'"Anatomie d'une chute" de Justine Triet sont d'abord venus voir un bon film.

Dans ce cinéma d'Antibes (Alpes-Maritimes), la séance de 14 heures affichait complet ce mercredi. La responsable affirme qu'il a fallu refuser une quarantaine de personnes, "un public d'habitués".

Pour la prochaine séance, le tir est déjà rectifié, ce sera dans une plus grande salle.

Le public a été attiré par le prix reçu en mai à Cannes, la fameuse et très convoitée Palme d'or. La réalisatrice avait été longuement ovationnée lors de la projection devant les professionnels au Festival de Cannes. 

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Ovation pour "Anatomie d'une chute" de Justine Triet après la projection en sélection officielle au Festival de Cannes 2023. ©France Télévisions

Le discours polémique de la réalisatrice a rajouté ce grain de folie typiquement cannois. Justine Triet avait salué le mouvement social pour la réforme des retraites et dénoncé la surdité du gouvernement sur ce sujet de société. Une prise de parole virulente et controversée bien éloignée du sujet de son film. 

Suicide ou homicide ? 

Résumé de l'histoire : Samuel, Sandra et leur fils aveugle de 11 ans, Daniel, vivent depuis un an loin de tout, à la montagne. Un jour, le père est retrouvé mort au pied de leur maison. Une enquête pour mort suspecte est ouverte. La mère est bientôt inculpée malgré le doute : suicide ou homicide ? Un an plus tard, Daniel assiste au procès de sa mère, véritable dissection de la vie du couple.

Le public cannois avait déjà pu découvrir le film à la fin du festival, lors de la traditionnelle projection gratuite du dimanche. Mais, pour qu'une palme dépasse le simple prix, il faut que le film rencontre son public.

"C'est d'une justesse du début jusqu'à la fin"

À la sortie de la séance du cinéma antibois, une sexagénaire rayonnante exulte : "j'ai adoré ! C'est intelligent, bien filmé, sensible, l'actrice est topissime, l'avocat général, l'acteur qui joue le père, le gamin et même le chien est extraordinaire !" Elle précise : "l'intrigue avec deux écrivains, c'est bien fait. Les 2 heures et demie, je ne les ai pas vues passer. Cette palme, c'est plus que mérité, à la différence des autres."

Elle avait aussi beaucoup aimé "Parasite", Palme d'or en 2019.

Un couple et leur fils de 20 ans sont venus spécialement de Biot pour assister à la première. Une sortie en famille motivée par les propos "dithyrambiques" de l'émission culte de radio "Le Masque et la Plume" sur France Inter.

Sylvie explique son coup de coeur pour ce film :

La mise en scène, l'interprétation, le suspense qu'il y a... c'est d'une justesse du début jusqu'à la fin, il n'y a rien de surjoué.

Sylvie, spectatrice.

Son mari l'interrompt : "tout est crédible, il n'y a rien de caricatural, c'est extrêmement fin."

Pourtant, un film sur un procès, une sorte de huis clos judiciaire tourné dans un chalet de la vallée de la Maurienne (Savoie) sorti au coeur de l'été, sur le papier, ça ne faisait pas palpiter grand monde. 

Débat post-projection sur le trottoir 

Les spectateurs saluent l'interprétation de la comédienne principale : "elle est ambiguë, on la soupçonne et, parfois, elle est sympathique."

Alain, en plein débat post-projection sur le trottoir avec Esthere et Raymond, abonde : "elle a un jeu extraordinaire, les regards, une profondeur, elle est sublime cette femme !"

L'homme est sous le charme de l'actrice allemande Sandra Hüller, mais il n'est pas d'accord sur les séquences dans le prétoire tournées à Saintes, en Charente-Maritime : "on fait dire n'importe quoi à n'importe qui !" Esthere lui explique : "c'est le jeu de la justice. On fouille la vie des gens jusqu'au bout, c'est gênant, je sais, il y a des vies saccagées !"

Du tac au tac, le débat passe du fonctionnement de la justice au féminisme.

Resté silencieux, Raymond affirme : "tout au long du film, on sent les opinions de la réalisatrice." Il a constaté qu'il y avait moins de 10 hommes dans la salle ce mercredi. Esthere lui rétorque avec le sourire : "mais les hommes préfèrent aller voir Barbie !"

Raymond reconnaît tout de même "du bon boulot, pour la mise en scène, j'ai bien aimé".

Tous les spectateurs rencontrés ont accepté de disséquer cette anatomie... mais personne n'a parlé de la chute !

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