Depuis le 1er juillet, 45 communes des Alpes-Maritimes sont en "crise sécheresse". Toutes les autres (à l'exception du bassin cannois) sont en "alerte renforcée". Conséquences des restrictions d'arrosage, la végétation des villes a du mal à tenir.'
À Biot (Alpes-Maritimes), depuis plusieurs semaines, les jardinières de fleurs sont vides. Dans la ville voisine de Valbonne, la pelouse est sèche et les platanes font triste mine... Un constat inédit pour ces mairies.
Depuis quelques jours, on remarque de grosses difficultés sur les platanes de nos rues. On a des feuilles mortes de partout, on a l’impression d’être à l’automne.
Frédérique Combes, directrice des services techniques et de l’environnement de Valbonne
La faute à la canicule de cet été, qui assèche les végétaux. Autre conséquence : le niveau d'eau dans le département est très bas. Une situation qui persiste depuis de nombreux mois. En avril dernier déjà, Sylvain Michelet, le directeur général des services techniques de la Carf, la communauté de communes mentonnaise, à l'est du département, s'alarmait d'un "manque de pluviométrie sur le territoire".
Il manquait déjà à cette époque 60% d'eau dans la station de pompage italienne de Porra, qui alimente le bassin mentonnais.
Depuis le printemps, on vit une sécheresse précoce, et qui s’est confirmée puisqu’il n’a quasiment pas plu.
Pascal Jobert, directeur départemental des territoires et de la mer
Le 1er juillet dernier, la préfecture des Alpes-Maritimes a placé 45 communes en "crise sécheresse". Les autres villes du département (à l'exception du bassin cannois) sont en "alerte renforcée". Pour ces dernières, il est demandé de réduire d'au moins 50% les arrosages agricoles et ceux des jardins et des espaces verts sont fortement limités ou interdits.
"En zone 'alerte renforcée', on n’a plus le droit d’arroser les espaces verts. On a coupé les fontaines qui ne sont pas en circuit fermé et on est attentif à baisser notre consommation d’eau de façon générale, même sur le nettoyage des rues", détaille Frédérique Combes. À Menton et dans plusieurs communes du littoral, les douches de plage ont été fermées.
Pour les communes en "crise sécheresse", les interdictions englobent l'arrosage des jardins, des espaces verts et des pelouses, ainsi que le lavage des véhicules et des voiries et les jeux d'eaux.
"On répertorie les essences qui résistent"
À Biot, faute de pouvoir les arroser, les jardinières présentes dans la ville ont été mises en pension chez le pépiniériste local. Les professionnels, eux, ne sont pas soumis à une interdiction d'arrosage.
"Ce qu’on espère, c’est que la restriction soit levée avant la fin de l’été pour pouvoir les remettre en place et qu’elles tiennent jusqu’à fin octobre", aimerait croire Emmanuel Pierson, le responsable des services techniques de Biot.
On se rend compte que les plantes souffrent. On va avoir des pertes, c’est certain !
Frédérique Combes, directrice des services techniques et de l’environnement de Valbonne
En attendant un nouvel arrêté préfectoral, les communes tentent de nettoyer ce qui n'a pas survécu. "On répertorie les essences qui ont mieux résisté que les autres car, malheureusement, on pense que ce n'est pas un phénomène isolé et que, dans les années à venir, il y aura d'autres sécheresses."
À la recherche d'aides
À l'extrémité est du département, à Menton, on pense aussi à l'après. La ville, connue pour ses jardins, abrite de nombreuses essences remarquables. Elle possède d'ailleurs 4 fleurs au label "Villes fleuries" depuis 1984.
"On essaie de sauvegarder tout ce qui peut l'être. Le maire étudie la possibilité, quand la sécheresse sera terminée, de demander une aide à l’Etat dans le cadre d’une situation exceptionnelle", nous indique la mairie.