Coronavirus : en première ligne contre le Covid-19, les pompiers des Alpes-Maritimes "sous tension" mais déterminés

Alors que l'épidémie de coronavirus prend de l'ampleur dans les Alpes-Maritimes, les sapeurs-pompiers sont sur le front pour venir en aide à chacun. 14 d'entre eux ont déja été infectés, mais leur mobilisation est intacte et tous continuent à appliquer un protocole sanitaire scrupuleux. 

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"On est en guerre, mais on ne voit pas l'ennemi. Nos interventions sont donc beaucoup plus anxiogènes", explique le capitaine Eric Brocardi, chef du service communication du service départemental d'incendie et de secours (SDIS) des Alpes-Maritimes

Depuis le début de l'épidémie de coronavirus, environ 20% des interventions journalières concernent des cas des avérés ou suspects de COVID-19. "Dans les dernières 24 heures, sur les 200 interventions réalisées dans le département, 22 étaient en lien avec le coronavirus", précise le capitaine.
 
Avec l'instauration du confinement et la mise au chômage technique de nombre de travailleurs, les interventions sur des accidents de la route ou du travail ont considérablement diminué. Et si les interventions COVID-19 restent moins nombreuses que ces dernières, elles prennent plus de temps, et bien plus d'énergie aux équipes de pompiers. 


Un temps d'intervention doublé

"Sur une intervention classique, l'ambulance et l'équipage sont mobilisés en moyenne une heure pour prendre en charge la victime, la transporter aux urgences puis nettoyer le véhicule, reprend le capitaine. Sur des cas de coronavirus, la durée de mobilisation est multipliée par deux, voire plus." 
 

Cela peut prendre 3 heures, car les protocoles d'hygiène sont bien plus importants. C'est beaucoup plus difficile d'être réactif et disponible.


Sans compter que les sapeurs-pompiers doivent également apprendre à détecter les cas suspects de coronavirus, afin de prendre toutes les précautions nécessaires en amont.

"On ne doit surtout pas confondre un COVID et une grippe, souligne Eric Brocardi. Et parfois, les difficultés respiratoires viennent du stress lié au confinement. Donc les pompiers doivent prendre en compte énormément de paramètres."
 
Afin de se protéger eux-mêmes et de protéger les victimes, les pompiers suivent donc un protocole très strict. Port de masques chirurgicaux, de surblouses, limitation du contact avec le patient, désinfection scrupuleuse du véhicule, distanciation sociale, gestes barrières, prise de température à l'entrée de la caserne... Les précautions sont nombreuses. 
 
Et le centre opérationnel départemental d'incendie et de secours (CODIS) des Alpes-Maritimes aussi applique drastiquement ces mesures. Car son rôle est essentiel. Fin février, une cellule de crise dédiée au coronavirus a été ouverte.
 
Sa mission : tracer les interventions en lien avec le COVID-19, répondre aux questions des pompiers grâce à la présence de médecins et d'infirmiers et gérer les inquiétudes des secours, qui ne sont pas épargnés par la maladie.


14 pompiers infectés

14 pompiers ont été infectés depuis le début de l'épidémie. "14 sur 4000 pompiers et agents techniques et administratifs. On relativise, car c'est une proportion encourageante", rassure le capitaine Brocardi. 

Autre facteur anxiogène qui s'ajoute aux missions des pompiers : la gestion d'un stock limité de protections, sans lesquelles aucun secours n'est possible.
 

Nous avons pu anticiper sur la gestion des stocks, affirme le capitaine Brocardi. Nous avons également reçu une dotation de 50 000 masques de la part du département.


Mais il faut être extrêmement vigilant, car à chaque intervention, on utilise au moins 4 masques. Donc avec 22 interventions COVID quotidiennes, on utilise déjà presque 90 masques." 


"La nation doit faire bloc" 

Le capitaine ne préfère pas imaginer le cas d'une réelle pénurie pour les secours. "Nos autorités sont vigilantes et la solidarité entre départements fonctionne", assure-t-il.  
 
Les citoyens, eux aussi, se mobilisent pour soutenir leurs soignants et pompiers. Cagnottes en ligne, dons de masques, remerciements... la gratitude des Maralpins prend de multiples formes.

Si le capitaine Brocardi la salue, il espère qu'elle ne s'estompera pas après la crise. "Des boulangers nous ont apporté des pizzas, des enfants font des dessins... On constate une belle solidarité, mais on espère qu'elle s'inscrira dans le temps", insiste-t-il. "Si les gens pouvaient éviter de nous caillasser ou de demander à nos agents de déménager, ce serait encore mieux. 

On espère aussi que cette crise consolidera les liens avec toutes les forces publiques. Policers, pompiers, mais aussi éboueurs. La nation doit faire bloc."



 
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