Le chef du restaurant Mirazur, basé à Menton, représentera désormais l'institution sur les questions de la biodiversité et de l'écologie. Il devra "mobiliser l’intérêt et le soutien du public pour les objectifs et les principes de l’Unesco".
"Je suis très content, très honoré !”, réagit Mauro Colagreco. Le chef du Mirazur, le restaurant aux trois étoiles Michelin de Menton (Alpes-Maritimes), sera désigné ce vendredi après-midi "ambassadeur de bonne volonté" de l'Unesco, l'institution de l'ONU spécialisée dans l'éducation, la science et la culture.
Tout commence il y a deux ans. Le chef italo-argentin prend contact avec l'Unesco pour mettre en place un autre projet “en rapport avec la biosphère”. Un projet pilote qui devrait voir le jour dès l'année prochaine sur la commune de Sospel.
C'est un programme de restauration circulaire. Il s'agira d'une ferme avec trois pôles : agricole (2e semestre 2023), restauration et formation (à partir de 2024). C'est en participant à plusieurs conférences que l'Unesco a découvert notre travail et m'a proposé le poste.
Mauro Colagreco, Chef 3 étoiles du Mirazur
Le programme en tant qu'ambassadeur n'est pas encore défini, mais Mauro Colagreco sera désormais consulté par l'Unesco pour les actions que l'organisation mènera en lien avec la biodiversité.
Statut non rémunéré de deux ans
Depuis 1988, l'Unesco a déjà désigné 98 ambassadeurs de bonne volonté. Il s'agit d'un statut non rémunéré de deux ans renouvelables. Il est donné à une personne "qui représente et vit au quotidien les valeurs de l'Unesco", précise-t-on au sein de l'organisation. Mauro Colagreco "va porter un message, en l'occurrence sur la biodiversité et l'écologie."
Il sera donc le 99e ambassadeur de l'instance internationale. C'est la première fois que l'Unesco nomme un chef-cuisinier pour la représenter. Une nomination qui intervient dans le cadre de l' Université de la Terre organisée ces vendredi et samedi à Paris.
Ce choix n'est pas anodin pour l'organisation. Au quotidien, Mauro Colagreco met en avant une cuisine qui se veut respectueuse de la nature : la réalisation de plats en partie à partir de produits cultivés en biodynamie dans ses jardins de Menton et de Castillon, l'achat de nourriture auprès des producteurs de la région, la suppression du plastique à usage unique ou encore la création d'une salle de maturation du poisson pour pallier les jours où la pêche est plus faible qu'il a installée dans un autre restaurant situé à Roquebrune-Cap-Martin...
Dans son communiqué, l'Unesco détaille : "En tant qu’Ambassadeur de bonne volonté, le chef Mauro Colagreco aura pour rôle de promouvoir les actions de l’Organisation en faveur de la biodiversité. Dans le cadre de son mandat pour les sciences, l’Unesco a notamment créé en 1971 le programme 'L'homme et la biosphère' qui vise à retrouver un équilibre entre les êtres humains et leur environnement. Il existe aujourd’hui 738 réserves de biosphère de l'Unesco à travers le monde, qui représentent plus d'1,3 millions de km² d’aires protégées."
Une distinction de plus pour le chef de 46 ans qui avait vu le Mirazur être désigné comme meilleur restaurant du monde en 2019.