Accueil des migrants. Le maire de Menton s'exprime pour la 1ʳᵉ fois : "il n'y aura pas de camp"

Depuis plusieurs jours, les autorités françaises anticipent un afflux massif de migrants à la frontière franco-italienne. La ville de Menton est sous les projecteurs. Hôtel réquisitionné ? Camp dédié ? Le maire Yves Juhel s'exprime pour la première fois à ce sujet et met les choses au clair.

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Comment va, doit, devrait s'organiser l'accueil dans les Alpes-Maritimes des jeunes migrants arrivés les dernières semaines en Italie ?

Face à ces arrivées récentes, les autorités cherchent à se doter à Menton d'un "espace" de cent places d'enfermement supplémentaires pour la police aux frontières. 

Le maire de Menton s'exprime pour la première fois au sujet de l'accueil des migrants dans sa ville.

La préfecture des Alpes-Maritimes est en discussion avec la Ville pour trouver un lieu d'accueil temporaire. Où en est-on ?

Yves Juhel : "Aujourd'hui, il n'y a pas et il n'y aura pas de camp de migrants à Menton. Ni de centre de rétention, ni d'endroit où ces personnes seraient réunies. Ça, c'est très net, clair et précis, il n'y en aura pas sur le territoire de la ville. Je m'en suis entretenu avec le préfet sortant et le nouveau qui prendra ses fonctions le 9 octobre.

Il y a eu des discussions pour aider les forces de l'ordre à traiter administrativement les personnes migrantes sans papiers. Il faut notamment vérifier s'ils sont mineurs. Pour ce travail, il faut des locaux et les lieux actuels [un algeco situé au poste frontière Saint-Louis, NDLR] sont insuffisants, car vous avez à peu près 1.500 interpellations chaque semaine. C'est un travail énorme qui est fait par les forces de l'ordre. Il y avait donc une demande de l'État pour pouvoir installer à la frontière du bas [poste frontière Saint-Ludovic, NDLR] trois algécos pour avoir environ 50 à 80 m3  d'espaces supplémentaires.

Il y a un changement, cela ne se fera pas à la frontière du bas, mais à celle du haut, Saint-Louis, derrière les bureaux qui existent déjà. Ce sera plus simple à installer, les branchements existent déjà. Et cela se fera en début de semaine prochaine."

Une extension pérenne ou ponctuelle ?

Yves Juhel : "Franchement, je ne sais pas. Mais je pense que cette installation va durer quelques temps. Il faut parler franchement : l'immigration ne va pas s'arrêter demain matin. Les interpellations vont continuer, je souhaite même qu'il y en ait un peu plus pour justement qu'ils ne passent pas. Donc, cela va durer mais, là-haut à Saint-Louis, ça ne gêne personne, à part les gens qui sont de mauvaise foi."

Vendredi dernier, la préfecture des Alpes-Maritimes a émis un avis de réquisition concernant un hôtel. Qu'en est-il ?

Yves Juhel : "Une réquisition avait été demandée et j'ai été informé par le préfet et le directeur de cet hôtel. Pendant deux jours, il y a eu des discussions et on a travaillé pour que cela ne se fasse pas. Cela ne s'est donc pas fait et ne se fera pas ! Si non, je serai le premier à être devant l'hôtel pour éviter une telle occupation. L'établissement est plein actuellement. Vous n'allez pas faire sortir des gens qui ont payé leur chambre pour en mettre d'autres en situation irrégulière, non ? Il vaut mieux discuter à l'amiable que faire du buzz !"

Quelles solutions pour les migrants mineurs qui vont arriver à Menton ?

Yves Juhel : "Il y a plusieurs solutions mais je ne peux pas vous en parler, car rien n'est définitif. Mais il ne s'agira pas d'un hôtel. Des discussions sont en cours entre les propriétaires d'hébergements potentiels et les services du Département [l'accueil des mineurs relève du Conseil départemental, NDLR]. Un site est à Menton, l'autre, non. Il est possible que cela se passe sans réquisition, mais je ne m'avance pas."

> Propos recueillis par Laurent Meney et Loïc Blache de France 3 Côte d'Azur. 

Avant les arrivées à Lampedusa la semaine dernière, le nombre de migrants interpellés à la frontière était stable dans les Alpes-Maritimes : 23.215 interpellations entre janvier et août cette année contre 20.359 en 2022 et 22.143 en 2021, selon les chiffres de la préfecture.

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