La rade de Villefranche-sur-Mer progressivement débarrassée de ses épaves

Pour la troisième année consécutive, les services de l'État procèdent au nettoyage des fonds marins. Un gros chantier qui permettra à la municipalité de finaliser deux ZMEL, ces zones de mouillage et d'équipements légers.

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Imaginez une large barge en rade de Villefranche-sur-Mer, avec dessus, un camion grue ! C'est le spectacle que découvrent les habitants de ce petit village des Alpes-Maritimes d'un peu plus de 5 000 âmes.

Et ne vous fiez pas au calme apparent de l'hiver. Dès que viennent les beaux jours, cette baie de 2,5 km de long, 1,5 de large, très profonde, plus de 300 mètres, se transforme rapidement en vaste parking, avec des centaines de bateaux !

Et des embarcations, il y en a également au fond de l'eau avec des voiliers, des bateaux à moteur délaissés par les propriétaires après des intempéries, parfois à quelques mètres seulement de la plage. Il y a aussi des dalles de béton qui servent d'amarrage, des morceaux de chaînes, de moteurs ou encore de coques en plastique qui, avec le temps, se délitent en micro-déchets très toxiques pour la faune et la flore.

Pendant des années, les plaisanciers ont mouillé gratuitement dans une rade très protégée, sans avoir à payer une place au port, et arrachant au passage avec leur ancre des posidonies, ces herbes considérées comme essentielles pour la bonne santé de la Méditerranée !

Bref, ils ont laissé des traces de leur passage.

Un "nettoyage" désormais régulier 

Pour la troisième année consécutive, les services de l'État procèdent donc au retrait de ces épaves, avec le concours de plongeurs et de scaphandriers professionnels. Car des Bouches-du-Rhône aux Alpes-Maritimes en passant par la Corse, des bateaux épaves menacent le littoral méditerranéen.

Au menu de la semaine, 15 bateaux à remonter (soit une quarantaine depuis le début de l'opération) et d'autres à repérer pour les cartographier. Elles seront retirées une autre fois.

Jean Zambernardi, adjoint aux travaux à la mairie de Villefranche-sur-Mer, ne cache pas son soulagement. "Heureusement que l'État est là, il a un peu plus de moyens que la commune"... 

Dans les Alpes-Maritimes, Mathieu Eyrard, directeur adjoint dans les Alpes-Maritimes de la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) confirme. Cette année, l'Etat dépensera  140 000 euros pour cette opération de nettoyage.

L'opération est financée dans le cadre du fond d'intervention maritime géré par le secrétaire d'Etat à la Mer. L'idée, c'est de continuer le nettoyage et d'accompagner les communes dans l'établissement de zones de mouillage et d'équipements légers. Mais comme ça coûte cher, on étale ces opérations sur plusieurs années.

Mathieu Eyrard

Deux ZMEL à Villefranche-sur-Mer pour une réorganisation du mouillage

Une ZMEL , c'est une Zone de Mouillage et d'Equipements Légers. En clair, c'est une zone dans laquelle tout est règlementé.

Les plaisanciers sont invités à amarrer leur bateau sur un coffret de mouillage. C'est un système d'ancrage permanent fixé au fond de la mer, avec une chaîne, une bouée et un anneau. Des ZMEL, il y en a deux à Villefranche, de chacune 30 emplacements. La première est située dans le secteur des Marinières, la seconde en face de la Darse. 

25% des bouées devront être disponibles en permanence pour la plaisance de passage. C'est donc toute une réorganisation qui est en cours, qui passe par un vaste nettoyage !

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