Les pêcheurs de Nice vendent leurs poissons au «cul du bateau» pour survivre au confinement

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Écrit par Nesrine Slaoui

Il ne reste que cinq pêcheurs professionnels à Nice et, pour survivre au confinement, ils vendent leurs poissons frais au «cul du bateau». Face à la fermeture des restaurants, leurs acheteurs principaux, cette solution leur permet de survivre et séduit de plus en plus de clients.

Dès 10h du matin jusqu'à midi, les pêcheurs s'installent sur le port de Nice, quai de la Douane, pour vendre leurs poissons du jour.

Loïc, Steve et Franck ont trouvé cette solution lors du premier confinement. Depuis quelques semaines, la queue devant leur banc est de plus en plus importante.



Ils apprennent sur le tas le métier de vendeur et les Niçois redécouvrent, eux, le plaisir d'acheter très frais.

On a dû adapter notre temps de travail pour pêcher une heure de moins et s'occuper de la vente

Loïc Barbedette, 35 ans.

Une solution face au confinement

Cela fait presque 30 ans qu'il n'existait plus une vente aussi directe de la pêche sur le port. Sur les étals, on retrouve notamment des daurades et des oursins vendus 12 euros la douzaine par exemple.



Depuis longtemps, les pêcheurs souhaitaient s'installer ainsi pour « réhabituer les gens au circuit court » mais la mairie ne les autorisait pas. 

 



En mars, ils se sont imposés jusqu'à ce que la Chambre de commerce et d'industrie leur fournisse le banc et l'installe face aux puces.



Ce fonctionnement est tout nouveau pour Steve Molinari. Lui qui n'a travaillé pendant 11 ans qu'avec des restaurateurs découvre le plaisir d'échanger avec des clients alors que « ça ne l'intéressait pas du tout ». 

 

Combler la fermeture des restaurants

Mais il faut dire que ces cinq derniers professionnels niçois n'ont pas eu le choix : « on a des crédits pour la maison et le bateau à payer » précise le papa de deux enfants.



Depuis mars et la première fermeture des restaurants, la vente a considérablement chuté.

 

On a perdu 75% de chiffre d'affaires à cause de la fermeture des restaurants

Franck Bottero, pêcheur

Heureusement, leur réouverture en été a permis de remplir les caisses pour survivre encore quelques semaines de reconfinement : « un mois ou deux mais pas plus ».



Pour Loïc, cette solution du marché aux poissons est efficace : « on pêche moins mais on vend mieux et de meilleure qualité ».



A Golfe-Juan ou encore Cannes la vente directe se fait presque tous les jours malgré le confinement :

« Ca nous aide au moins à payer frais » ajoute Steve. 



Ils souhaitent pérenniser leur installation sur le port au-delà de cette longue période de restrictions sanitaires.

 
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