"Quand j’ai vu le fusil pointé sur moi, j’ai tiré instinctivement" : le bijoutier de Nice témoigne

Dans un entretien à France 3 Côte d’Azur qui sera diffusé dans son intégralité ce dimanche à 11h30, Stéphane Turk décrit les circonstances du violent braquage dont il a été victime… et sa riposte. Le "bijoutier de Nice" comparaîtra pour meurtre à partir du 28 mai.

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L’affaire avait eu un énorme retentissement. Le 11 septembre, victime d’un vol à main armée particulièrement violent, Stéphane Turk avait abattu l’un de ses agresseurs, âgé de 19 ans.

Placé en détention, le bijoutier de Nice avait bénéficié un immense soutien populaire, avec plus d’un million de soutiens sur Facebook, mais aussi politique. Le maire de Nice notamment, Christian Estrosi, avait apporté son "soutien moral" au bijoutier braqué, un "honnête commerçant", auteur d'un "geste de désespéré".

C’est ce "geste" - trois coups de feu dont un mortel - qui vaut au "bijoutier de Nice" de comparaître pour meurtre à partir du 28 mai devant la cour d’assises des Alpes-Maritimes.

A un mois de l’ouverture du procès, "Dimanche en politique" consacre un numéro spécial à la légitime défense avec une interview exclusive de Stéphane Turk. Dans ce document, le bijoutier revient d'abord sur les circonstances de la violente agression dont il a été victime :

Lui [le braqueur Anthony Asli, ndlr], il sait bien ce qu’il va faire : une agression à main armée. Il a agressé une personne âgée, moi, je suis obligé de répondre. Si j’avais l’intention de tirer sur quelqu’un, j’aurais tiré. J’avais l’occasion. J’ai le film. Ils étaient tous les deux en face de moi, j’ai parlé avec eux.


Violenté et délesté de plus de 200.000 euros d’or, Stéphane Turk, alors âgé de 67 ans, laisse ses agresseurs sortir de sa bijouterie, puis s’approche du rideau de fer partiellement relevé avec une arme de poing à la main. Les braqueurs sont alors à l’extérieur, sur leur scooter, prêts à s’enfuir.

C’est à cet instant que l’affaire prend un nouveau tournant : lorsque le bijoutier ouvre le feu, et abat le passager du scooter, Anthony Asli. Stéphane Turk affirme qu’il était sous la menace du fusil à pompe de l’un des braqueurs lorsqu’il a tiré :

Quand j’ai vu le fusil pointé sur moi, j’ai tiré instinctivement, trois fois. Deux fois sur le scooter, la 3ème fois sur lui [Anthony Asli, ndlr] parce qu’il allait descendre.




C’est tout l’enjeu du procès qui doit s’ouvrir le 28 mai à Nice, devant la cour d’assises des Alpes-Maritimes. Le bijoutier a-t-il tiré en état de légitime défense ? La cour d’assises des Alpes-Maritimes se donne une semaine pour en juger.

Dans le volet braquage de cette affaire, Ramzi Khachroub a été reconnu coupable de ce vol à main armée et condamné, en appel à Aix-en-Provence, à dix ans de réclusion criminelle.



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