Christian Estrosi brigue un troisième mandat à la mairie de la première ville des Alpes-Maritimes. A-t-il tenu ses promesses ? Economie, sécurité, développement durable : retour sur certaines de ses actions depuis 2014.
Il est officiellement candidat depuis le 12 janvier, Christian Estrosi se présente pour un troisième mandat à la mairie de Nice.
Selon le maire sortant, la majorité des grands projets a été réalisée. Il souhaite à présent se concentrer sur de nouveaux projets (voir notre article sur son programme).Tous les engagements que j’avais pris ont été tenus, résumait l’édile à l’annonce officielle de sa candidature sur notre antenne le 12 janvier.
Déjà en 2014 il estimait avoir tenu "136% des promesses" prises en 2010, annonce qui fit bondir ses opposants.
Retour sur certains engagements (liste non exhaustive) pris lors de sa campagne de 2014:
Le tramway
► Après la ligne 1 (inaugurée en 2007) le projet des deux autres lignes a été lancé. La ligne 2 (Est-ouest) reliant l’aéroport et le port et la ligne 3 dans la plaine du Var ont été progressivement ouvertes. Le coût des travaux de la ligne Est-Ouest et de la ligne 3 est estimé à 721,7 millions d’euros en 2013. En 2018, réévaluation, le coût serait plus proche du milliard. Ce budget a été vivement critiqué par l’opposition (notamment par le socialiste Patrick Allemand)
► Le tramway devait aller jusqu’à la Trinité. La ligne 1 devait passer à l’Ariane (c’était d’ailleurs dans son programme en 2008 déjà).
Mais ce projet a été définitivement abandonné en 2019. Pour les associations et habitants c’est la fin d’un espoir qui dure depuis une quinzaine d’années. Après l’évocation d’un bus à « haut niveau de service », Christian Estrosi annonce en juin 2019 le projet de substitution pour relier l’est de la commune à la gare de Drap-Cantaron.
La réponse de Christian Estrosi : "Je ne me suis pas engagé sur un tramway jusqu'à La Trinité. Mais j'ai fait voter par le conseil métropolitain le lancement des études pour une desserte de la vallée du Paillon jusqu'à Drap voire l'Escarène".
Selon lui, il faut au minimum 100 000 usagers/jour : pour cela il faut diminuer la place de la voiture. La solution trouvée sera donc un Tram-Train qui devrait être en service d'ici 2026.
Christian Estrosi a répondu à nos questions sur les engagements non-tenus ou partiellement tenus, il s'explique en vidéo ►
L’extension de la coulée verte
Annoncé en grande pompe le dimanche 19 janvier, l’acte 2 du Paillon avec l’extension de la coulée verte au nord du Palais des Expositions est en réalité une promesse de campagne de 2014. Son coût était alors estimé à environ 27 millions d’euros.Cette estimation semble toujours d’actualité selon Christian Estrosi. Dans ce projet mis à jour, le candidat ajoute à la coulée verte la destruction du Théâtre National de Nice et d’Acropolis.
►Déplacez le curseur blanc au centre de l'image pour voir le Avant/Après que souhaite C. Estrosi.
Les impôts
Sujet brûlant. Le taux d'imposition fait partie des principales préoccupations des électeurs. En 2014, Christian Estrosi alors candidat, promettait une stabilisation :
0 % d’augmentation de la fiscalité́ locale pour les six prochaines années, annonçait Christian Estrosi en 2014.
Si la taxe d'habitation n'a en effet pas augmenté depuis 2012, c'est la création d'un nouvel impôt métropolitain qui charge la balance en défaveur des niçois. L'opposition au conseil municipale de Nice critique vivement cette opération.
Sur cette animation, on peut constater l'augmentation du taux d'imposition niçois depuis 2008. Il est composé de l'impôt communal et de l'impôt métropolitain. Il y a donc bien une hausse de la taxe foncière mais une stagnation de la taxe d'habitation.
Parlant de baisse après une hausse exceptionnelle, Christian Estrosi procède à la manière d'un commerçant qui augmenterait ses prix avant les soldes. Philippe Vardon dans un communiqué du 29 août 2019 :
La réponse de Christian Estrosi, interrogé à ce sujet :
"Pour ne parler que de l'impôt niçois : les Niçois paieront le même taux au début de mon mandat (2014) qu'à la fin (2020). Je suis entrain de compenser la hausse (de l'impôt métropolitain) par une baisse de l'impôt niçois."
Mobilité durable
- Depuis 2008, Christian Estrosi milite pour la promotion de modes de déplacements doux. En avril 2011, l’auto-bleue était mise en service. Près d’un an plus tard, la Métropole Nice Côte d’Azur se félicitait du résultat avec plus de 2 000 adhérents. Entre temps, le nombre d’abonnés est passé à 9 000 et Renault est devenu le gestionnaire de service. Le nombre de voitures, lui, a baissé: de 200 il est passé à 57.
- Concernant le parc automobile de Nice, l’objectif était de passer à 100% de véhicules propres d’ici la fin 2020.
Les pistes cyclables
Point qui cristallise les attentes des usagers : le plan vélo. Que ce soit pour les clubs de cyclistes, les touristes ou les habitants qui se déplacent au quotidien, le développement du vélo est primordial.Le collectif Nice à Vélo milite pour plus d’attention aux cyclistes. Il demande notamment un référent vélo à la municipalité dans une pétition en ligne.
►Dans son plan vélo de 2014, Christian Estrosi voulait promouvoir le vélo et se doter de 130km de pistes cyclables.
Selon la mairie, la ville de Nice s’est dotée de 60% de pistes cyclables en plus en neuf ans (données de 2018). Nice compte ainsi 75km de pistes cyclables mais ce n'est pas suffisant selon le collectif niçois Nice à Vélo. Ce collectif organise régulièrement des évènements pour sensibiliser les citadins à la pratique du vélo. Il milite aussi pour plus de sécurité et dénonce l'insécurité de certaines voies de circulation.
Interrogé sur ce bilan mitigé, Christian Estrosi s’explique : « l’effort est déjà considérable dans une ville qui n’est pas simple à aménager, je souhaite qu’un jour nous devenions une référence. J’ai rajouté 30 kilomètres de pistes cyclables rien qu'en récupérant les couloirs de bus Est-Ouest".Malheureusement, être cycliste à Nice, relève du vrai parcours du combattant. Beaucoup d’axes stratégiques sont dépourvus d’aménagements cyclables, pour les autres il faut être prêt à contourner les voitures garées sur les pistes cyclables, les événements culturels (promenade et coulée verte particulièrement...), les travaux selon, Le collectif Nice à Vélo
La cuisine centrale "sans plastiques"
►Projet phare de la mandature 2014-2020, la cuisine centrale est un gros investissement pour la commune: 32 millions d'euros. L'objectif est de servir 30 000 repas aux scolaires de la commune en tenant compte des menus spécifiques et des allergies.
C'est un acte politique fort. J'ai décidé de bannir (...) le plastique de l'intégralité du process de production jusqu'au réchauffage dans les restaurants scolaires", annonçait Christian Estrosi lors d'une visite de chantier en septembre 2018.
Retrouvez les détails dans notre article lors de l'inauguration de la cuisine le 27 août.
Engagement pour les seniors
Dans le programme de Christian Estrosi en 2014, l’un de ses engagements concernait les seniors et notamment les places en EHPAD (Etablissements d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes). D’après le Centre Communal d’Action Social de Nice le nombre de places s’élève aujourd’hui à 236 lits avec un taux d’occupation de 95 %.Je souhaite la construction d’un EHPAD à l’Ouest de Nice > Programme de Christian Estrosi en 2014.
►Le nombre de place n’était pas précisé, ni le budget, toujours est-il que cet EHPAD n’a pas vu le jour.
Interrogé, Christian Estrosi reconnait ce constat : « Il est vrai que cet EHPAD n’a pas été livré. Il est question d’un gros pôle privé à l’ouest qui, en partenariat avec la collectivité, proposera des places d’accueil» . Le candidat ajoute de nouveaux engagements avec la construction de quatre autres établissements pour faire face aux demandes.
Pour le candidat, l'heure n'est plus au bilan, il se lance avec de nouveaux objectifs dans ces municipales 2020 (nous donnions les grandes lignes de son programme lors d'un précédent article). Pas d'autres meeting de prévu mais des réunions de quartiers car dit-il : "vous me connaissez suffisament c'est vous que je veux écouter à présent". Les niçois décideront le 15 et le 22 mars s'ils ont été entendus ou non.