Tempête Alex 1 an après : à Tende dans les Alpes-Maritimes, une chapelière participe à la vie du commerce ébranlé

Si à Tende, beaucoup de commerces ont fermé après la tempête d'octobre 2020, d’autres essaient de s'en sortir. C’est le cas d’une chapellerie dont l’activité est rythmée par le train des Merveilles.

Il est beau cet atelier de chapellerie de Tende dans le haut pays des Alpes-Maritimes. Très à l’image de Emilie et ses associées qui y travaillent. Entre les feutres, les fibres de toutes les couleurs qui y trônent et une table placée à l’extérieur où des chapeaux fraîchement réalisés sèchent : "on profite des derniers jours de douceur" explique Emilie.

Ambiance feutrée, forcément, à la Fée Capeline où l'on fabrique selon des méthodes totalement artisanales. Le magasin a ouvert il y a deux ans. Tout près de la gare.

En ce début d’après-midi, un groupe se presse dans la rue. "Ca c’est le train des Merveilles de 14h23" explique la chapelière qui prend le temps de lever le nez pour regarder cette soudaine agitation, amusée.

Une cliente entre, puis repère un chapeau : "C’est pour offrir". Il faudra juste faire fonctionner le terminal de paiement. A Tende, il arrive encore que le réseau internet saute. Il faut s’adapter.

On développe les achats en ligne car depuis Alex évidemment la fréquentation du magasin a sensiblement baissé.

Emilie.

Bientôt un an après la tempête, le moral est en berne chez bon nombre d’habitants. L’anniversaire, où un certain nombre de célébrations auront lieu, en agace plus d’un explique Emilie.

Que va-t-elle faire le 2 octobre ?

"Moi ? J’irai en montagne, en randonnée ce jour-là, comme beaucoup d’autres vous savez..."

Ce qu’il aurait fallu c’est prévoir un temps de parole, d’échanges entre habitants, pouvoir à nouveau raconter la tempête, beaucoup en ont gros sur le cœur et ne parviennent pas à l’exprimer. C’est dommage !

La Tendasque quitte son sourire, le ton se veut plus grave : "moi je me donne 5 ans pour voir. Après je sais pas. Cinq ans pour pérenniser ce commerce". Un défi.

Car si les routes sont rouvertes pour venir depuis Menton ou Breil-sur-Roya, la route reste inaccessible depuis l’Italie.

Un préjudice énorme.

On est fatigués lâche finalement Emilie, il y a des rechutes depuis un an.

Emilie, chapelière à Tende

Elle ajoute : "On compense tous les jours, le problème c’est les livraisons, les accès par la route, les déplacements restent compliqués."

Et c’est vrai que pour aller de Breil-sur-Roya à Tende, avec les feux rouges il faut compter une bonne heure.

Plus long que les convois qui existaient auparavant. "On est conscients des efforts qui sont faits, les travaux réalisés. Moi, ce que je ne comprends pas c’est le manque de coordination entre la France et l’Italie. Il y a eu beaucoup d’énergie gaspillée."

Emilie retrouve le sourire : "On a la plaisir d’habiter toujours un endroit merveilleux au pied du Parc national du Mercantour. C’est ça qui nous fait tenir en grande partie. On l’aime notre Tende !"

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