Témoignage. "J'ai peur de me prendre une balle perdue", à Aix-en-Provence, une mère demande un relogement d'urgence

Publié le Mis à jour le Écrit par Mélanie Philips

Le quartier d'Encagnane, à Aix-en-Provence, a été le théâtre d'une fusillade. Un jeune homme de 14 ans a été blessé et Marie*, une victime collatérale. En rentrant chez elle, elle découvre ses volets criblés de balles. Depuis, elle demande un relogement en urgence, en vain.

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Le 2 mai dernier, dans le quartier d’Encagnane, à Aix-en-Provence, une fusillade a eu lieu au pied d’un immeuble du boulevard du Maréchal Juin. Un adolescent de 14 ans a été pris pour cible ce jour-là et a été blessé. Au premier étage de l’immeuble, Marie*, maman solo, n’était pas chez elle, et heureusement. À son retour, quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’elle découvre des impacts de balles sur son volet.

 "Je n’ai pas envie de mourir dans mon logement"

Depuis, elle demande, sans relâche, à son bailleur social, Pays d’Aix Habitat, d’être relogée. Lettre recommandée, mail, appel… "Il fait le sourd, muet et l’aveugle".  Au téléphone, la personne à l’autre bout du fil lui dit, "sans aucun respect", que Marie n’est pas prioritaire. "Je n’ai pas envie de mourir dans mon logement", confie-t-elle.

"En bas de l’immeuble, il y a les dealers en permanence, ça crie, ça parle mal, ça crache… Je n’arrive plus à dormir, j’ai peur pour ma vie." Marie a quitté son domicile pour retourner chez ses parents "pour mettre ma fille en sécurité le temps qu’on m’entende". Depuis huit ans qu’elle habite cet immeuble, elle ne s’est jamais sentie à l’aise. "Depuis six ans, je les alerte sur la situation, je fais des demandes de mutations qui me sont refusées", décrit la maman qui a temporairement déscolarisé sa fille en situation de handicap. Elle espère pouvoir être relogée comme deux foyers l’ont été après des coups de kalachnikov.

"On vit comme dans un film, sauf que c’est la réalité"

Selon Marie, la mairie fait également la sourde oreille. "Je suis en colère. Soi-disant, ils ne sont au courant de rien, mais j’aimerais que les institutions fassent quelque chose, que la mairie m’aide", lande Marie, comme un appel à l’aide. "Psychologiquement, c’est difficile. J’ai peur de me prendre une balle perdue. J’aurais pu m’en prendre déjà plusieurs. On vit comme dans un film, sauf que c’est la réalité", s’alarme-t-elle.

Dans ce quartier de 4 000 habitant, un projet de réhabilitation est en cours, avec 254 logements sociaux qui seront démolis d’ici 2028.

* Le prénom a été modifié.

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