VIDÉO. "Comme si la brebis avait été dépecée à la main" : un éleveur se dit victime d'attaques de loups

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Rolland Gautier, éleveur au Puy-Sainte-Réparade le 11 mars 2024
Une brebis retrouvée morte aux portes d'Aix-en-Provence relance le débat autour du loup. ©Xavier Schuffenecker/FTV

Le débat s'ouvre de nouveau autour du loup en Provence. Dans la nuit du 9 au 10 mars, le troupeau d'un berger situé aux portes d'Aix-en-Provence a été attaqué. Cela intervient moins d'un mois après la publication du nouveau plan loup annoncé par le gouvernement.

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Mauvaise surprise pour ce berger du Puy-Sainte-Réparade, près d'Aix-en-Provence, quand dimanche 10 mars au matin, Rolland Gautier retrouve l'une de ses brebis morte. Il en a la certitude : sa brebis a été tuée par un loup. Cet éleveur déplore la perte de 30 bêtes en quatre mois. Alors qu'un nouveau plan loup a été décidé en février, Rolland Gautier estime la cohabitation avec le loup impossible. 

"On n’est pas là pour nourrir les loups" 

"Un chien mangera les poumons, mais pas le loup. Vous avez les tripes qui étaient à 15-20 mètres de la carcasse, comme si on les avait levées à la main, pas déchirées, rien, détaille Rolland Gautier, éleveur d'ovins. Ça, c’est typique du loup !" Avant de montrer ce qu’il reste de sa brebis : la peau "en pull-over". "Le loup mange la viande, mais pas la peau. C’est comme si la brebis avait été dépecée à la main."

VIngt-cinq kg de viande mangée, ce qui fait penser à l’éleveur que c’est une meute qui s’est attaquée à sa brebis : "un loup mange 2-3 kg de viande, donc il y avait plusieurs loups. C’est impossible qu’il n’y en ait eu qu’un".

Si lui en est persuadé, pour l’heure, rien ne prouve qu’il s’agît bien d’une attaque de loup. Seuls deux laboratoires en France sont capables de statuer s’il s’agit réellement de l’action d’un canidé.

Si l’Office Français de la biodiversité établit la même conclusion, il sera indemnisé entre 40 et 200 euros. Mais l’argent ne suffit plus… 30 de ses bêtes ont été mangées en quatre mois. "Pour moi, une vache, une chèvre ou une brebis familière, ça vaut beaucoup plus, ça n’a pas de prix. On n’est pas là pour nourrir les loups, assène-t-il. Le territoire des loups s’agrandit toujours plus, ce sont eux qui prennent possession. Il faudrait qu’on les abatte." L’éleveur estime que la cohabitation avec le loup est "impossible". "Pour moi, les moutons et les loups, ça ne va pas ensemble."

Le loup, une espèce protégée

Le dernier plan loup du gouvernement, paru en février, étend justement les tirs autorisés, donne davantage de pouvoirs aux préfets et renforce les indemnités. Des mesures inacceptables pour les défenseurs des animaux.

"Le plan loup 2024/2029, est un plan qui est souhaité ardemment par certains industriels bovins, va aboutir à une quasi-extermination du loup en France, qui, rappelons-le, est une espèce strictement protégée", dénonce Rodolphe Gaziello, président-fondateur de l'association Le klan du loup. Il souligne que selon les chiffres de la Dreal (Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement), "le loup ne représente que 0,1 % des causes de mortalité sur l’ensemble du cheptel ovin français. Donc c’est vraiment un non-problème d’un point de vue biologie, d’un point de vue écosystème, cohabitation. C’est un problème économique et politique", assure le président.

Ces dernières années, le loup a été aperçu au moins à sept endroits différents des Bouches-du-Rhône.

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