Après l'incendie des Maures dans le Var : pourquoi le mistral fait craindre un été 2024 compliqué pour les pompiers de Provence

Si l'été ne semble pas être précoce en termes de risque incendie, les vents forts font craindre des départs de feux plus faciles.

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Après un important incendie dans le Var, mardi 11 juin, qui a détruit 600 hectares de forêt malgré des pluies importantes en mars, et alors que les températures augmentent, les pompiers se préparent à un été difficile, accentué par le Mistral.

"Tous les jours, 500 pompiers au minimum seront mobilisés, détaille le lieutenant-colonel Frédéric Maggiani, chef de groupement Opérations au SDIS 13. Et nous pourrons en rajouter jusqu'à 500 autres en renforts, en fonction des risques anticipés." Pour intervenir au plus vite, ils renforcent aussi le maillage territorial, afin que des équipes soient toujours proches pour éteindre les flammes avant qu'elles ne prennent de l'ampleur.

Prévoir les risques de feux

Et la préparation pour la saison chaude a commencé dès janvier. "On utilise des simulateurs de feux de forêt de grande taille pour s'entraîner et renforcer les acquis, rajoute Frédéric Maggiani. On réalise aussi des exercices directement sur le terrain, pour travailler la manœuvre des véhicules par exemple".

Les pompiers s'appuient aussi sur des analystes, formés pour repérer les zones à risque d'incendie. "Chaque jour, nous analysons 72h à l'avance l'état du terrain. On travaille en collaboration avec l'Office national des forêts, pour observer la couleur des végétaux et en déduire le niveau de sécheresse." Le SDIS 13 travaille également avec des météorologues, pour mieux anticiper les conditions de température, de vent et d'humidité. "On se réunit chaque semaine, le mercredi, pendant la saison à risque", explique Paul Marquis, un expert météo qui forme les pompiers analystes.

On sait qu'une semaine de Mistral, ça assèche et ça efface un mois de pluie, et la sécheresse augmente le risque d'incendie.

Paul Marquis, expert météo

Un été à mistral disent les experts

Une préparation nécessaire, alors que l'année s'annonce particulièrement venteuse. "Depuis janvier, il y a eu 15% de vents forts en plus que la moyenne des 30 dernières années, précise Paul Marquis. Or, on sait qu'une semaine de Mistral, ça assèche et ça efface un mois de pluie, et la sécheresse augmente le risque d'incendie, combinée à la chaleur et à des fortes rafales." Selon l'expert météo, les vents forts risquent aussi d'être plus nombreux à cause du réchauffement climatique et des mouvements d'anticyclone.

Et même les pompiers peuvent parfois être surpris par la météo. "Lors des feux de forêt ou d'espace naturel, il y a un maître mot, c'est l'humidité, détaille Frédéric Maggiani. Dans le Var, on s'est dit qu'il y avait eu beaucoup de pluie, et donc que le risque était faible. On était confiant et pourtant il y a eu un feu très important".

Mais si les pompiers scrutent la météo avec attention, ils rappellent que le premier risque d'incendie, c'est l'erreur humaine. "En France, la population n'a pas encore pris conscience des dangers, déplore le lieutenant-colonel. On voit toujours des personnes jeter des mégots en voiture. Il faut aussi rappeler l'importance de débroussailler autour de sa maison, ça peut vous sauver et empêcher que votre logement ne soit détruit". 

Le pompier prévient cependant que le débroussaillement, s'il est une obligation légale, doit être évité l'été, pour ne pas provoquer d'incendie.

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