Ce que l'on sait des accusations de racisme visant l'ancien joueur de l'OM Bernard Casoni

L'ancien joueur de l'Olympique de Marseille, entraîneur de l'US Orléans (National) est accusé par ses joueurs d'avoir tenu des propos racistes. Le parquet d'Orléans a ouvert une enquête préliminaire.

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Bernard Casoni est visé par une enquête préliminaire pour "provocation à la haine ou à la discrimination raciale et injures publiques à caractère raciste". Le parquet a lancé cette procédure après la révélation lundi 9 octobre, par France Bleu Orléans, d'une accusation de racisme portée par cinq joueurs anonymes du club du Loiret. Ils se plaignent de propos racistes "souvent" répétés par le technicien passé par l'Olympique de Marseille à la fin des années 90.

Que sait-on sur ces accusations ? France 3 Provence-Alpes fait le point. 

Des joueurs dénoncent ses propos sur les Maghrébins

Parmi les paroles rapportées, les Orléanais seraient qualifiés comme "pas plus cons que des Maghrébins" par Bernard Casoni. Une formule déjà prononcée par l'entraîneur cannois lors d'une conférence de presse, le 21 septembre dernier, au micro de France Bleu Orléans : "Mon rôle, c’est de leur dire [à ses joueurs, ndlr], de leur montrer et de les aider à résoudre les problèmes. Voilà, c’est tout. Je l’ai fait dans tous les clubs où je suis passé, je l’ai fait avec des Maghrébins ! Ils ne sont pas plus cons que des Maghrébins hein…" Le technicien fait ici référence à ses expériences en Afrique, où il a dirigé des clubs marocains, algériens et tunisiens.

Un joueur anonyme de l'US Orléans atteste même entendre "cette phrase sur les Maghrébins […], toutes les deux semaines à l'entraînement." D'autres propos sont relayés par les joueurs d'Orléans à France Bleu Orléans : "Pas besoin de chasuble pour eux, ils sont déjà noirs", aurait déclaré Bernard Casoni lors d'un entraînement estival.

Le parquet a ouvert une enquête préliminaire

Le parquet d'Orléans a décidé d'ouvrir une enquête préliminaire pour provocation à la haine ou à la discrimination raciale et injures publiques à caractère raciste. Selon la loi, l'auteur de ce délit s'expose à une peine maximale d'un an d'emprisonnement et jusqu'à 45 000 euros d'amende.

Les joueurs de l'US Orléans qui ont témoigné auprès de France Bleu n'ont eux pas souhaité révélé leur identité, ni porter plainte devant la justice pour l'instant.

Son club de l'US Orléans l'a suspendu

Après l'annonce de l'ouverture d'une procédure judiciaire, l'US Orléans a annoncé mardi en fin de matinée suspendre Bernard Casoni de ses fonctions pour une durée indéterminée.  "Au regard de la gravité des faits invoqués, le Club a décidé de diligenter, sans délai, une enquête interne", a-t-on appris dans un communiqué publié lundi soir.  

Dans ce contexte, les joueurs orléanais évoluant au troisième échelon du football français (National) se sont entraînés à huis clos ce matin.

Bernard Casoni a déjà fait parler de lui dans "l'affaire Sagnol"

Bernard Casoni avait déjà pris une position controversée dans une affaire de propos racistes, en novembre 2014. À l'époque, Willy Sagnol, entraîneur de Bordeaux, déclarait que "l'avantage du joueur typique africain, c'est qu'il n'est pas cher quand on le prend, il est prêt au combat généralement, il est puissant sur un terrain. Mais le foot, ce n'est pas que ça. C'est aussi de la technique, de l'intelligence, de la discipline." Bernard Casoni avait déclaré face à la polémique que son collègue entraîneur "a dit ce que beaucoup pensent, à savoir que les jeunes recrutés en Afrique n'ont pas la même formation, la même culture tactique. Mais aujourd'hui, on ne peut plus rien dire." Bernard Casoni devrait prochainement avoir l'occasion de s'exprimer devant la justice.

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