Au 8e jour de conflit et après de longues négociations, le conflit prend fin entre les éboueurs et la direction de la Métropole Aix-Marseille, ce vendredi. Un accord a été trouvé entre les deux parties sur le temps de travail.
A l'occasion du conseil municipal, Martine Vassal, présidente de la Métropole a annoncé la fin du conflit par un accord trouvé avec les représentants syndicaux
"Le travail va reprendre". L'accord a été trouvé sur deux points notamment des revendications des grévistes : le temps de travail et la pénibilité.
"On craignait le pire, il était temps, merci madame Vassal", a annoncé Benoît Payan, maire de Marseille.
Quelle est la nature de cet accord?
La direction de la métropole et le syndicats ont acté "une décote du temps de travail de 9,5%", mais également "l’ouverture d’un compte épargne-temps".
Au niveau de la pénibilité, la direction s'engage sur "la mise en place de formations aux bonnes pratiques pour limiter les risques d’accident pendant la collecte".
La métropole s'engage aussi à proposer "un accompagnement à la reconversion tout au long de la carrière" et enfin, "la réouverture du chantier RIFSEEP (régime indemnitaire de la fonction publique) à compter du 1er janvier 2022".
"Ces mesures s’appliqueront dans les mêmes conditions à tous les agents métropolitains quel que soit leur affectation géographique", annonce la métropole Aix-Marseille.
Et indique que "la remise en état des rues se fera progressivement, avec un retour à la normale prévu sous une semaine dans les quartiers les plus impactés".
"Cet accord est satisfaisant, dans un contexte compliqué, où l'on avait très peu de marges de manoeuvres. Nous sommes victimes de cette réforme", détaille Patrick Rué, secrétaire départemental de Force Ouvrière territoriaux.
"Les grandes lignes ont été obtenues, après il y aura des spécificités de territoires. Mais sur la même base horaire", ajoute le syndicaliste assurant que le préavis est levé et que les collectes vont reprendre dès ce soir.
"C'est faux", rétorque Véronique Dolot, coordinatrice CGT pour la collecte à la métropole écarté de la table des négociations ce matin.
"Il n'y aucune raison légale d'obliger les agents à travailler autant, à perdre de l'argent. C'est aux grévistes de décider , absolument pas aux organisations syndicales", selon la syndicaliste.
Véronique Dolot va même plus loin en affirmant que "la Métropole et FO ont les mêmes intérêts, et dans leurs jeux ils oublient les agents,et ce sont ces derniers qui décideront s'ils reprennent ou pas la collecte".
"Cette proposition nous la refusons car c'est la même que nous avons déjà refusé, il y a 48 heures" maintient la CGT.
Indiquant qu'une assemblée générale doit avoir lieu ainsi que le vote de reprise des collectes ou non.
Fin du conflit
Au matin du 8e jour de grève, alors que les poubelles s'entassent encore dans toutes les communes de la Métropole Aix-Marseille, une nouvelle nuit de négociations a permis de dégager un accord.
La direction et les agents sont tombés d'accord sur plusieurs points et notamment le temps de travail et des primes. C'est ce qu'a annoncé la Métropole par voie de communiqué.
"Après avoir échangé et travaillé une partie de la nuit, un accord est en passe d’être trouvé, permettant d’envisager une sortie de crise grâce à un dialogue social constructif".
Retour sur les raisons de cette grève
C'est une étincelle, qui a remis le feu aux poudres. Son nom ? La loi sur la réforme de la fonction publique. Elle prévoit l’alignement de tous les agents aux 35 heures hebdomadaires à partir du 1er janvier 2022.
Mais actuellement, les agents des services de propreté et de ramassage des déchets travaillent environ 1.486 heures par an, soit bien moins que les 1.607 heures annuelles requises par cette loi.
Avec cette réforme, ceux-ci devraient donc travailler en moyenne 2 heures de plus par jour. Conséquence : la fin du fini-parti, un aménagement qui permettait leur départ une fois la tournée achevée.
Huit jours d'entassement des ordures ménagères
Les habitants de Marseille et des communes de la Métropole vont enfin pouvoir marcher dans les rues sans cette odeur pestilantielle de poubelles dégoulinantes offrant un copieux garde-manger aux rats.
Fer de lance des négociations : l'augmentation du temps de travail journaliers des éboueurs. Les syndicats CGT et FO étaient à l'origine de ce mouvement.
Cependant ce matin, la direction de la Métropole a négocié sans la CGT, avec seulement FSU et FO.
"On l'apprend ce matin par voie de presse", s'étonne Véronique Dolot, coordinatrice CGT pour la collecte à la métropole.
"Notre proposition de 20% n'a pas été discuté", indique la syndicaliste.
La CGT réclame une bonification de 20%, soit 1.286 heures annuelles et 28 heures par semaine en moyenne, avec des adaptations possibles des cycles en fonction des territoires.
"Maintenant on va discuter et voir si cela satisfait les agents, on espère qu'on ne va pas les trahir".
Dans cette histoire, la syndicaliste est résignée, "de toute façon, c'est plus politique, que social".