"Trois refus d'obtempérer par jour dans la ville", task force et société privée contre la délinquance routière

Infirmier tué par un conducteur sans permis, mort de Kamilya, 7 ans, dans un rodéo urbain, décès d'un gendarme à Mougins, fauché lors d'un refus d'obtempérer... Après de nombreux drames liés à la route en région PACA ces derniers mois, les autorités annoncent de nouvelles mesures de sécurité ce vendredi 27 septembre.

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Ce vendredi 27 septembre, le préfet de Police, Pierre-Edouard Colliex et le procureur de la République, Nicolas Bessone ont tenu une conférence de presse pour annoncer leur plan renforcé sur la sécurité routière, visant la délinquance routière.

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Ils veulent mettre fin à l'insécurité routière, qui a marqué l'actualité de la région cet été. Après le décès d'un infirmier se rendant au travail, dimanche 22 septembre, tué par un conducteur sans permis à Marseille, les autorités se montrent fermes et indiquent de nouvelles mesures pour sécuriser les routes. Un plan qui intervient alors que l'opinion publique s'est émue de la mort d'une fillette de 7 ans, Kamilya, renversée en août à Vallauris par un motard, lors d'un rodéo urbain et du décès d'un gendarme quelques jours après, à cause d'un refus d'obtempérer, dans la commune de Mougins.

Une société privée pour contrôler les vitesses

Le préfet de police des Bouches-du-Rhône a ainsi annoncé une augmentation des contrôles. "L'objectif est d'atteindre 150 contrôles par semaine, affirme Pierre-Edouard Colliex. Ce seront des opérations flash, d'une trentaine de minutes, pour cibler les comportements les plus dangereux, les plus criminels". Parmi ces actions, près d'un tiers aura lieu à Marseille.

Il indique également l'installation de sept nouveaux radars dans le département, qui en compte déjà 85, et prévoit 15 nouveaux appareils en 2025. Une société privée sera aussi chargée de réaliser des contrôles de vitesse en véhicules banalisés, une tâche auparavant réservée aux policiers et gendarmes.

Le département le plus touché par les accidents mortels

Autre délit ciblé par les autorités, les refus d'obtempérer, en hausse de 6% par rapport à 2023 à Marseille. "Sur les huit derniers mois, on compte trois refus d'obtempérer par jour dans la ville, rajoute le préfet de police. Avec le travail que nous avons conduit sur les points de deal, les délinquants passent à la livraison et font du trafic de stupéfiant sur les routes. Ils sont très rebelles lors des contrôles, et mettent en dangers les agents". Le haut fonctionnaire prévoit donc l'utilisation de drone de la police et d'hélicoptère de la gendarmerie pour réagir face à ces situations.

Car la situation est délicate dans le département. Il concentre le plus de morts sur la route en 2024 en France, avec 85 tués, presque autant que les 89 décès pendant l'année 2023. Parmi les accidents de l'année en cours, 40% ont eu lieu à Marseille, et 32 victimes avaient moins de 24 ans. Les jeunes entre 18 et 34 ans représentaient la première catégorie d'âge tuée dans ces drames.

Une task force pour accélérer la réponse pénale

Autre spécificité des Bouches-du-Rhône, le nombre important de conducteurs prenant le volant après avoir consommé des drogues. "Cette année, le nombre de conduites sous l'empire de stupéfiant est passé devant les celle en état d'ébriété dans la délinquance routière, révèle Pierre-Edouard Colliex.

Alors les autorités veulent agir vite. "Une task force a été mise en place pour s'occuper massivement de ces dossiers devant la justice. Elle a pour objectif de traiter 100 cas en une semaine, en faisant uniquement travailler du personnel sur ces infractions", rajoute Nicolas Bessone, le procureur de la République de Marseille.

Et les auteurs de délits routiers seront aussi sensibilisés, dans le cadre d'une initiative mise en place pour la première fois à Marseille. "Nous organiserons des stages cliniques pour les primo-délinquants, où nous les emmènerons dans des services de blessés de la route", précise le magistrat.

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