Attaques de chèvres à Sormiou : faut-il s'inquiéter de la présence de loups dans les calanques de Marseille ?

L'animal ne présente pas de menace pour l'être humain, et son retour est plutôt bon signe pour l'écosystème du parc.

C'est un grand prédateur qui fait son retour dans les Calanques. Après la découverte de plusieurs chèvres tués près d'un EHPAD à Sormiou dans la nuit du 30 au 31 mars, les soupçons se sont rapidement portés sur une attaque de loup. Une hypothèse confirmée depuis par l'OFB. Alors est ce qu'ils représentent un danger dans les Calanques ?

Pas de risques pour l'humain

Si l'animal est carnivore, il ne s'attaque par à l'Homme. Selon l'association nationale pour la défense et la sauvegarde des grands prédateurs FERUS, la dernière attaque en France remonterait à 1918, par une bête atteinte de la rage. De plus, le risque de rencontre fortuite est très peu probable. 

Dans les Calanques, le loup vit dans des zones inaccessibles, donc la relation avec l'Homme n'est pas un sujet.

Parc des calanques de Marseille

à France 3 Provence-Alpes

Le danger serait plutôt pour l'animal, qui peut se faire écraser en traversant les routes la nuit.

La menace pèse plutôt sur les animaux domestiques et d'élevages dans les alentours. "Nous avons informé les collectivités de la présence de loups, pour qu'elle puisse à leur tour se concerter avec les administrés", rajoute le Parc des calanques. Une démarche mise en place après l'attaque d'un troupeau de chèvres d'un particulier à la Penne-sur-Huveaune en 2022. "Nous avons demandé aux collectivités de référencer ces troupeaux-là, de rappeler l'importance de faire rentrer les animaux le soir, de sécuriser les clôtures, pour réduire drastiquement le risque," explique les équipes du Parc.

Un signe positif pour la biodiversité dans les Calanques

Si le loup a donc tué 11 chèvres et moutons en fin mars, sa présence sur le territoire serait pourtant un bon signe pour l'écosystème local. "Si l'espèce en haut de la chaîne alimentaire est là, c'est qu'elle a des ressources alimentaires suffisantes, précise le Parc des Calanques. Elle ne va pas faire pression sur ses proies, c'est le contraire, une chaîne alimentaire équilibrée permet l'arrivée du plus grand prédateur."

Le loup est aussi utile pour réguler d'autres animaux, par exemple les sangliers, responsables de plusieurs incursions en ville. Autre avantage, c'est un charognard, il permettrait donc de limiter la propagation de maladies, selon le site du parc.

Difficile de quantifier la population du canidé dans les Calanques, l'animal revenant par les Alpes-Maritimes, mais dans toute la France, la population de loup aurait baissé de 9% entre 2022 et 2023, passant de 1096 à 1003 individus selon l'association FERUS.