Le 5 décembre 2024, le cyclone Chido est venu ravager l'île de Mayotte. Aujourd'hui encore, difficile de faire un bilan de son passage, du nombre de morts, de blessés et d'infrastructures détruites. France 3 Provence-Alpes est allée à la rencontre des habitants et volontaires venus apporter leur aide.
Plus d'un mois et demi après le passage du cyclone Chido à Mayotte, France 3 Provence-Alpes s'est rendue dans ce département d'outre-mer encore abîmé par les intempéries. La rédaction est allée à la rencontre de ces habitants qui ont retrouvé leur famille et maison, mais aussi des Marseillais venus prêter main-forte pour la reconstruction des infrastructures aujourd'hui dans un état délabré.
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Des retrouvailles attendues
Chamsia Hamidou n'était pas rentrée dans son village natal, à Kani-Kéli, au sud de Grande-Terre, depuis le passage de Chido le 5 décembre dernier. La Mahoraise était à Marseille au moment de la catastrophe. C'est avec beaucoup d'émotions qu'elle a retrouvé ses sœurs et sa mère, et avec soulagement de les voir en bonne santé. "Je retrouve mon Kani-Kéli comme je l'avais laissé, enfin pas tout à fait, nous explique-t-elle, sourire aux coins des lèvres. C'est rassurant aussi de revenir au village et de retrouver la famille en pleine forme."
"On a eu la chance d'être épargnés, Chido est passé surtout au nord." Si son village de 3 000 habitants n'a pas été touché de plein fouet par la catastrophe naturelle, elle souhaite, comme des centaines d'autres, participer à la reconstruction des villages dévastés. "Avant, on construisait pour l'esthétique. Après Chido, on a compris de nos erreurs. On construit quelque chose de permanent et de durable", soutient Chamsia Hamidou.
Traitement de l'eau potable
Dans le village de Chiconi, au centre ouest de l'île de Mayotte, des équipes se consacrent à restaurer l'accès à l'eau potable. L'eau est prélevée dans la rivière, située juste derrière l'infrastructure de la commune, grâce à des pompes spécialement installées. "On pompe suffisamment d'eau dans ces machines qui vont traiter des particules jusqu'à 1 000 fois plus fines qu'un cheveu dans l'eau et la rendre potable pour la mettre à disposition de la population", nous explique le capitaine Antoine de la Sécurité civile. Ce chef du site de production est originaire de Toulon, il est venu depuis son régiment à Nogent-le-Rotrou dans l'Eure-et-Loir prêter main-forte.
Après toute une série d'analyses, l'eau est stockée dans des citernes souples d'une capacité de stockage de 70 mètres cubes, puis chargée dans des camions équipés de plateau avec des citernes souples de 5 mètres cubes. Ces véhicules se déplacent tout autour de l'île. "Nous mettons à la sortie de ces camions un système de robinetterie, permettant à la population de venir remplir leur récipient directement au robinet", poursuit le Capitaine Antoine.
Reconstruction d'un collège
Dans ce même village, à Chiconi, plus d'une quarantaine de volontaires sont venus apporter leur aide pour remettre en l'état un collège. "Le chantier est assez conséquent en termes de logistiques et de moyens à déployer, puisque le site est inaccessible aux engins. L'ensemble de déblaiement se fait à la brouette", nous précise le Sergent Baptiste de la Sécurité civile.
La charpente du bâtiment n'est pas remplacée. Toutefois, les toitures sont sécurisées par l'équipe. "On met aussi le bâtiment hors d'eau grâce à des bâches qu'on vient poser sur les toits pour les protéger", détaille le chef militaire.
D'autres portraits de Mahoraises, Mahorais et métropolitains venus prêter assistance sont à retrouver dans notre enquête de région. Celle-ci sera diffusée sur France 3 Provence-Alpes le 19 février prochain, à retrouver aussi en replay.