À Marseille, la diaspora comorienne s'inquiète également pour ses proches après le passage du cyclone Chido à Mayotte. L'archipel français comporte une large population de Comoriens, généralement immigrés illégaux sur le territoire.
"Veuillez laisser un message après le signal sonore". La voix automatique du répondeur est une torture pour Nabaouiya Nomane, mère de famille comorienne installée à Marseille. Sa mère, son frère et sa sœur sont au nord de Mayotte, dévastée par le cyclone Chido depuis le samedi 14 décembre. Elle est sans aucune nouvelle de sa famille depuis vendredi.
Est-ce qu'ils sont en sécurité ? Est-ce que leur domicile ne s'est pas envolé ? La maison de ma mère avait un toit en taule. Je suis très inquiète et cette attente est insoutenable
Nabaouiya NomaneFrance 3 Provence-Alpes
"Dépasser les clivages politiciens"
Pour ne pas rester dans l'impuissance, les communautés comoriennes et mahoraises établies à Marseille commencent à s'organiser. Mahorais et Comoriens, qui alimentent habituellement des querelles sur le statut de Mayotte et l'immigration comorienne sur l'archipel français, sont réunis cette fois-ci par un même drame.
"On essaie de réunir les bonnes volontés et de dépasser les clivages politiciens, ce n'est pas le moment de polémiquer, mais plutôt de réfléchir à ce qu'on peut faire concrètement. Tout à l'heure, on évoquait la possibilité de mettre en place un pont aérien entre Moroni (capitale des Comores, NDLR) et Dzaoudzi (commune de Mayotte, NDLR), ne serait-ce que pour le ravitaillement en eau", rapporte Maliza Said Soilihi, avocate.
Comoriens et Mahorais sont unis par le même mot d'ordre : agir au plus vite et tenter de protéger les siens. Marseille est la ville où se concentre la plus forte communauté mahoraise et comorienne en France.