EN IMAGES. Drame de la rue d'Aubagne : le récit heure par heure des effondrements et de cette journée catastrophe

Le 5 novembre 2018, il y a jour pour jour, six ans, les effondrements des immeubles de la rue d'Aubagne, en plein cœur de Marseille, ont fait huit morts. À deux jours de l'ouverture du procès très attendu, retrouvez, heure par heure, le récit de cette journée tragique.

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Deux immeubles réduits en poussière, un troisième démoli, huit morts, 4 500 personnes évacuées, une ville entière sous le choc. Le traumatisme des effondrements de la rue d'Aubagne, le 5 novembre 2018, demeure très vif dans la mémoire des Marseillais. Six ans plus tard, le procès tant attendu pourrait marquer un tournant dans la lutte contre le mal-logement. En attendant son ouverture, le 7 novembre prochain, France 3 Provence-Alpes revient sur le déroulement, heure par heure, de cette journée noire pour la cité phocéenne.

9h05. "Un immeuble vient de s'effondrer"

C'était un lundi matin pluvieux. Il est à peine 9h quand la ville est brutalement réveillée par la catastrophe. La première alerte est donnée sur les réseaux sociaux par David Coquille, journaliste au quotidien "La Marseillaise". Il partage une première photo sur Twitter : "Catastrophe rue d'Aubagne - Un immeuble vient de s'effondrer à 9h05. Rues bouclées". 

Le premier immeuble à s'effondrer est le n°63 de la rue d'Aubagne, dans le quartier de Noailles, au coeur du 1er arrondissement de Marseille. Il s'agit d'un bâtiment inoccupé et muré, appartenant au bailleur social Marseille Habitat. Dans la foulée, un deuxième immeuble s'écroule. Il s'agit du n°65, l'immeuble mitoyen à gauche, lorsqu'on remonte la rue. Une copropriété privée de 10 appartements.

Ses logements étaient-ils habités ? Si oui, les personnes étaient-elles chez elle au moment du drame ? Un travail de recoupement d'information se met en place. La priorité n°1 : secourir d'éventuelles victimes.

10h. Mise en place du périmètre de sécurité

Après l'effondrement des deux premiers immeubles, la police établit un vaste périmètre de sécurité autour de la zone sinistrée, et ce, jusque sur le Cours Lieutaud, où sont stationnés les véhicules des pompiers.

18 véhicules de secours et 40 marins-pompiers sont sur les lieux, dont une équipe accompagnée de chiens de recherche, habitués à intervenir sur les avalanches et les risques naturels.

Les secours procèdent à l’évacuation de la presque totalité des immeubles de la rue d’Aubagne pour des raisons de sécurité et afin de faciliter la recherche des victimes. Le bilan provisoire fait état de deux blessés, des passants légèrement blessés quand les immeubles se sont écroulés.

16h. Arrivée sur place du maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin

Jean-Claude Gaudin, alors maire Les Républicains de Marseille depuis 1995, publie un premier Tweet. Il déclare être "éffondré par ce qui vient de se passer", rappelle Le Monde. Il avance dans un premier temps que "ce dramatique accident pourrait être dû aux fortes pluies qui se sont abattues sur Marseille ces derniers jours".

L'édile arrive sur place vers 16h. Voici ce qu'il annonce à la presse : "Ce qui compte, c'est que l’on trouve le moins de morts possible, mais nous pensons qu'il y en aura."

Jean-Claude Gaudin réagit également aux questions des journalistes quant à la responsabilité de la mairie dans ces effondrements. "On détermine et on sécurise autant qu'on le peut celles et ceux qui pourraient être en danger, répond l'élu. Voilà la réalité. Le 63 avait fait l'objet d'une procédure, il était fermé.

Arrivé sur place également dans l'après-midi, le ministre du Logement Julien Denormandie parle de "course contre-la-montre" pour retrouver des victimes dans "des poches de survie où ils auraient pu se réfugier".

"Ce sont les maisons des pauvres qui s'effondrent et ce n'est pas un hasard", déclare de son côté Jean-Luc Mélenchon, alors député de la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône. Lui aussi est arrivé sur place peu après 16h. Dans un tweet, il avait annoncé dès midi son intention de se rendre sur les lieux.

17h. Un troisième immeuble démoli

Après les premiers effondrements, le n°67 de la rue d'Aubagne s'écroule dans un nuage de poussière aux alentours de 17h. Par peur d'un effet domino, ce sont les pompiers qui prennent la décision de le démolir, pour leur propre sécurité. Fragilisé, il menaçait de s'effondrer à tout moment. 

C'est une énorme grue qui a poussé les murs de l'édifice fragilisé. Dans le même temps, les pompiers sont toujours à la recherche d'éventuelles victimes sous les gravats.

18h. Christophe Castaner annonce sa venue 

Christophe Castaner, alors ministre de l'Intérieur, est attendu sur place le soir même. Il indique dans un tweet qu'il sera auprès "des forces de sécurité et de secours mobilisées pour faire le point et suivre l'avancée des opérations". 

18h40. Réaction du président Emmanuel Macron

Le président de la République s'exprime lors d'une conférence de presse consacrée aux célébrations de la fin de la guerre 14-18 à Pont-à-Mousson, en Meurthe-et-Moselle : "Marseille a souffert et souffre encore. Je voulais dire l'affection et la solidarité de la nation toute entière."

À Noailles, les caméras affluent. Les effondrements ont laissé place à un trou béant. On l'appellera plus tard "la dent creuse". 

19h30. Une mère de famille manque à l'appel

Dix heures après l'effondrement des immeubles, les secours sont toujours à pied d'œuvre dans ce quartier populaire du centre-ville de Marseille. Certaines personnes manquent à l'appel et notamment  une mère de famille qui était rentrée chez elle après avoir déposé ses enfants à l'école. On ne sait pas si elle se trouve sous les décombres. 

20h30. Neuf personnes portées disparues, selon Renaud Muselier

Le président de la région Paca, Renaud Muselier, annonce que neuf personnes sont portées disparues après l'effondrement des immeubles rue d'Aubagne à Marseille. Il s'agirait de sept habitants et de deux passants. Renaud Muselier de préciser : "Une dame a déposé son enfant à l'école ce matin et ne l'a pas récupéré ce soir. Nous avons aussi une dame qui ne bouge jamais de son lit. On ne l'a pas retrouvée, c'est inquiétant".

20h45. Christophe Castaner arrive sur place

Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner arrive peu avant 21h rue d'Aubagne. Il précise devant la presse le dispositif  de recherche : 100 policiers et 80 marins pompiers sont encore mobilisés. Huit personnes pourraient avoir été emportées dans l'effondrement, ainsi que deux passants, indique à son tour le ministre.

"Il y a peu de chance de trouver des poches de survie, indique Christophe Castaner. Nous poursuivrons les recherches toute la nuit et tant qu'il y aura espoir de trouver une seule personne encore en vie."

Le ministre précise qu'il fera un point détaillé le lendemain, mardi 6 novembre au matin.

21h15 : recueillement et bougies

Les Marseillais sont venus se recueillir, rue d'Aubagne. Ils déposent de bougies d'espoir pour les personnes disparues.

22h. Les riverains évacués vont passer la nuit à l'hôtel

Les riverains des immeubles mitoyens évacués dans la matinée sont logés dans l'urgence dans différents hôtels de la ville. Il s'agit d'une prise en charge par la mairie du 1e et 7e arrondissement de Marseille. 

23h15. Le déblaiement des gravats continue

Les engins poursuivent toute la nuit le déblaiement des tonnes de gravats qui proviennent des trois immeubles qui se sont effondrés rue d'Aubagne à Marseille. C'est ce qu'indique Olivier de Mazières, préfet de police des Bouches-du-Rhône sur franceinfo. "Il y a une grande masse de gravats à dégager", poursuit le préfet.

23h45. Aucun corps retrouvé

Cela fait près de 15 heures que les immeubles 63, 65 et 67 de la rue d'Augne se sont effondrés. Aucun corps n'a encore été retrouvé sous les décombres. Les enquêteurs cherchent dix personnes qui n'auraient pas donné de nouvelle depuis le matin. Parmi elles, huit qui habitaient l'un des immeubles et deux passants que l'on aperçoit sur les caméras de vidéo surveillance de la rue.

Ce n'est que le lendemain matin, à huit heures, que le premier corps est retrouvé. Le premier des huit victimes des effondrements de la rue d'Aubagne

 

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