Un meeting du rassemblement national va se tenir à Marseille ce week-end du 2 et 3 mars pour le lancement de la campagne des élections européennes. Plusieurs organisations antifascistes et anti-racistes veulent faire de ce week-end une riposte festive et politique.
Le 3 mars prochain, Jordan Bardella et Marine Le Pen lancent la campagne aux européennes par un premier meeting en France et ils ont choisi Marseille. Les organisations antifascistes et antiracistes à Marseille organisent un contre événement.
"Un week-end antifasciste et antiraciste"
"Éteignons la flamme", c'est le slogan du tract inter-organisations pour le 2 mars prochain, appelant un rassemblement dès 10 heures aux "8 pillards", lieu de rencontre de l'association du même nom.
"L’idée, c’était d’organiser quelque chose qui rassemble", explique une organisatrice à La Marseillaise .
Des tables rondes de réflexions sont organisées sur différentes thématiques comme "quelles résistances construire ?", "Le syndicalisme face à l'extrême droite", etc.
Et le 3 mars dans le 3ᵉ arrondissement de Marseille, le rendez-vous est donné sur la place Cadenat pour une manifestation. Le week-end se terminera par une série de concerts à la Plaine.
"Pendant qu’ils s’enfermeront entre eux au Parc Chanot, nous serons ensemble, au cœur de Marseille, pour crier haut et fort qu’ils ne sont pas les bienvenus, et que les valeurs de Marseille ne seront jamais la haine, le racisme et l’exclusion", explique le collectif.
"En réponse, Marseille sera le week-end des 2 et 3 mars 2024 le terrain d’un week-end antifasciste et antiraciste", note un communiqué de l’inter-organisation de cet événement.
"Ça n’est pas un choix anodin, le président du rassemblement national parlant de Marseille comme une ville 'gagnable, mais pas encore gagnée', insiste le site Mars info autonomes.
Une coïncidence malheureuse
"Ce meeting aura lieu quelques jours après le triste anniversaire de la mort d’Ibrahim Ali, tué par des colleurs d’affiche du Front National, que nous commémorons chaque année", rappelle le site Mars info autonomes.
Le 21 février 1995, trois militants du Front national, Robert Lagier, Mario d’Ambrosio et Pierre Giglio, collent des affiches dans le quartier de la Savine, au nord de Marseille, au profit de la campagne de Jean-Marie Le Pen. Un peu après 23 heures, une bande de dix copains du collectif B.Vice sort d'une répétition. Ils croisent la route des trois colleurs du FN, rue Le Chatelier (15e). Parmi eux, Ibrahim Ali. Il est abattu d’une balle dans le dos alors qu’il courrait pour attraper son bus avec ses camarades. Un destin terrible pour ce jeune talent qui préparait une performance dans le cadre d’un concert de lutte contre le sida.