Ce jeudi 14 novembre, à partir de 14h, une vente aux enchères rare aura lieu à la maison De Baecque, rue Vincent Courdouan, dans le 6e arrondissement de Marseille, avec une œuvre emblématique, puisqu’il s’agit d’un pouce de César en cristal, signé de la collaboration entre l’artiste César Baldaccini et le verrier Daum. Jean-Baptiste Renart, commissaire-priseur de la vente, nous en dit plus sur cet objet réalisé en édition limitée.
Ses travaux sont mondialement connus. Il s'agit notamment du réalisateur du trophée en bronze que l’on remet, traditionnellement, aux acteurs lors de la cérémoinie des Césars du cinéma français. L'artiste César Baldaccini, originaire de Marseille, avait également développé une passion pour les pouces qui va durer plus de 30 ans.
D'ailleurs, l'un de ses pouces, pas comme les autres, est mis aux enchères ce jeudi 14 novembre à la maison De Baecque, rue Vincent Courdouan, dans le 6ᵉ arrondissement de Marseille. "Celui-ci est en cristal et mesure 30 centimètres de hauteur et fait partie de la série des 'empreintes de César' qui a fait des compressions, des dispersions et des empreintes avec les célèbres pouces. Il s’agit de répliques fidèles du pouce de l’artiste", explique Jean-Baptiste Renart, commissaire-priseur.
Une œuvre moderne fruit d'une collaboration
L’originalité de cet objet réside dans son matériau : en cristal, contrairement à la version en bronze qu’on peut observer au rond-point du Pouce de César, dans le 8e arrondissement de Marseille, par exemple. "Le cristal change l’aspect de l’œuvre tout en conservant l’essence du geste de César. Ce qui est particulièrement intéressant ici, c’est que ce pouce a été réalisé en collaboration avec le verrier Daum. Daum produisait à l'époque de l'art déco, et continue encore aujourd'hui".
“De par la collaboration, cela ajoute un côté moderne”, poursuit-il. Ensuite, le cristal permet de “capter la lumière", ce qui apporte une dimension "scénographique” à l’œuvre, relate le commissaire-priseur.
Par ailleurs, "il possède une taille agréable, qui permet de l'exposer facilement dans une maison”. Ce petit pouce est, en effet, produit à une échelle réduite par rapport à ses autres représentations.
Cette série limitée de “300 exemplaires”, en édition numérotée, fait de cette œuvre un objet très prisée. "Nous avons ici un seul exemplaire qui nous a été confié par un particulier, et il suscite beaucoup d'intérêt", indique le commissaire-priseur. L’estimation de cette œuvre se situe entre 2500 et 3000 euros, bien que, selon Jean-Baptiste Renart, "le prix pourrait monter".
Le pouce de César : une œuvre légendaire
Une autre version géante de 6 mètres et plus de 4 tonnes, réalisée en 1988, est par ailleurs, exposée dans le rond-point de Bonneveine, à Marseille. Installée en 1994 après avoir fait le tour du monde, cette œuvre monumentale en bronze a été exposée au Parc des Olympiades de Séoul, avant de revenir à Marseille. D'abord au Centre de la Vieille Charité à Marseille, avant de s'implanter définitivement sur ce rond-point situé à proximité du Musée d’art contemporain.
L’histoire du Pouce commence en 1965, lorsque César Baldaccini présente pour la première fois sa sculpture de son pouce agrandi, de 40 cm. Depuis, l’artiste explore cette forme devenue son emblème. "Il n'y a rien de plus anti-sculpture qu'une empreinte humaine", disait César, en 1965, en parlant de son œuvre à ses détracteurs.
On peut voir d'autres pouces exposés à travers le monde : de New-York au Souq Waqif à Doha, en passant par Londres, sans oublier celui de la capitale, Paris. "Il existe plusieurs répliques du Pouce de César, notamment à Paris, sur le parvis de La Défense, celui-ci mesure 12 mètres de haut et pèse 18 tonnes".
En 2007, le "Pouce" monumental du sculpteur César avait été adjugé à 1,219 million d'euros, "un record mondial", pour une œuvre de cet artiste, peut-on lire dans l'étude Cornette de Saint-Cyr chargée de la vente aux enchères. L'œuvre qui appartenait à des particuliers, a été achetée par un collectionneur étranger.
Pourquoi un pouce ?
La question du choix du pouce a fait l’objet de nombreuses interprétations. En définitive, cela découlerait d’un principe esthétique. Selon Made in Marseille, "le pouce est un doigt qui, lorsqu'il est agrandi à une échelle monumentale, il conserve son impact. En comparaison, les autres doigts de la main perdent de leur force visuelle. Il se distingue aussi par sa simplicité, constitué seulement de deux phalanges, avec des proportions plus harmonieuses", assurait l'artiste.