Un couple d'octogénaires a été retrouvé mort ce vendredi dans leur domicile à Marseille. D'après les premiers éléments de l'enquête, la piste d'un féminicide suivi d'un suicide est privilégiée. Cela porterait à sept le nombre de féminicides en Provence-Alpes-Côte d'Azur depuis le début de l'année.
Le corps d'une femme de 85 ans et de son mari de 89 ans ont été découverts dans le 1er arrondissement de Marseille vendredi 15 mars. Si comme le disent les premiers éléments de l'enquête, la piste du féminicide suivi d'un suicide est confirmée, cela porterait à sept le nombre de femmes de plus de 65 ans tuées par leur conjoint ou ex-conjoint depuis le début de l'année en 2024 en Provence-Alpes-Côte d'Azur, d'après les chiffres rassemblés par le collectif Féminicides par compagnons ou ex. Soit plus de la moitié des 12 féminicides recensés dans la région à cette période.
La vieillesse comme justification
Au niveau national, 2024 commence de manière particulièrement meurtrière pour les femmes âgées. En effet, 27 % des féminicides ont visé des victimes de plus de 65 ans contre seulement 12 % en 2023, 16 % en 2022 et 20 % en 2021.
D'après une étude du ministère de l'Intérieur sur les morts violentes au sein du couple en 2022, la maladie ou la vieillesse constitue la cause principale du passage à l’acte de ces personnes âgées. Des explications que réfutent les associations féministes comme des expertes de la justice. "Je pense que l'on parle de 'drame de la vieillesse' car c'est assez choquant de voir un homme âgé tuer sa femme, assure Aurore Boyard, avocate experte en violences intra-familiales. En réalité, il ne faut pas tomber dans ce travers-là. L'homme tue sa femme parce qu'il estime qu'il a le droit de la tuer. C'est comme dans un couple, il est excédé et il la tue. Quelle que soit la situation dans laquelle on se trouve, on ne tue pas son conjoint. Le 'drame de la vieillesse', c'est de vieillir mal ou d'être malade. Ce n'est pas parce qu'on est vieux que l'on doit tuer sa femme."
Comme à Saint-Raphaël, à Puget-sur-Argens, où la victime avait 95 ans, ou ce vendredi à Marseille, 9 % des auteurs et 6 % des victimes ont au moins 80 ans, chiffre cette enquête.