Les deux octogénaires ont été découverts vendredi matin dans leur appartement, dans le 1ᵉʳ arrondissement de Marseille, la piste du féminicide suivi d'un suicide est privilégiée.
Les corps sans vie d'un homme de 89 ans et de son épouse âgée de 85 ont été découverts vendredi 15 mars au matin, dans leur appartement, situé dans le 1ᵉʳ arrondissement de Marseille.
France 3 Provence-Alpes vous détaille ce que l'on sait à cette heure sur ce drame.
L'homme a tiré sur sa femme
Vendredi 15 mars dans la matinée, deux personnes ont été trouvées mortes dans un appartement du 1er arrondissement de Marseille. Il s'agissait d'un homme et de son épouse. Selon les premières constatations, le mari a fait feu sur sa femme et a ensuite retourné l'arme contre lui.
Une enquête a été ouverte par le parquet de Marseille du chef d'"homicide volontaire par conjoint". Les investigations sont confiées à la Direction de la Criminalité Territoriale, "afin d'établir le déroulé exact des faits et des circonstances dans lesquels ils se sont produits".
Le mari était dépressif
Le mari était dépressif, selon une source policière. Interrogée par France 3 Provence-Alpes, une habitante de l'immeuble, voisine du couple depuis 24 ans, s'est dite "sidérée" par la nouvelle : "Je ne comprends pas, on savait que lui était malade".
"Je les avais croisés, il m'avait dit : 'je suis fatigué, je n'en peux plus' et elle aussi était fatiguée, je ne sais pas ce qu'il s'est passé", a-t-elle confié.
Le 7ᵉ féminicide d'une femme de plus de 65 ans en Paca en 2024
Selon le collectif Féminicides par compagnon ou ex, douze femmes sont mortes par féminicide depuis le début de l'année en région Provence Alpes Côte d'Azur. Sept étaient agées de plus de 65 ans.
Le 3 janvier, une femme de 76 ans a été étranglée par son mari âgé de 84 ans à leur domicile de Vinon-sur-Verdon, dans le Var. Le 26 janvier, à Marseille, une femme de 70 ans a été étranglée avec une ceinture par son compagnon de 67 ans. Le 2 février, une femme de 65 ans a été poignardée par son mari de 69 ans à Sanary-sur-Mer. Le 4 février, un mari de 85 ans a tué sa femme de 77 ans, avant de se suicider, à Saint-Raphaël. Le 5 février dernier, à leur domicile, à Marignane (Bouches-du-Rhône), un homme âgé de 87 ans a été interpellé pour avoir tué son épouse à l'arme blanche, il a reconnu les faits. Le 6 février, une femme de 97 ans a été abattue par son mari de 97 ans, à Puget-sur-Argens, dans le Var.
Il n'existe que très peu d'études et de statistiques sur les meurtres de femmes âgées. En 2019, selon la délégation aux victimes (DAV), les victimes de 70 ans et plus, représentaient 18% des 146 femmes "tuées par leur partenaire ou ex-partenaire de vie".
"Un droit de tuer" selon Me Aurore Boyard
"L'homme tue sa femme parce qu'il estime qu'il a le droit de la tuer", estime l'avocate Aurore Boyard, experte en violences-extra-conjugales. Pour elle, il n'y pas de différence à faire entre les féminicides, quel que soit l'âge de la victime.
La seule particularité tient au fait que les féminicides de femmes de plus de 70 ans touchent souvent des personnes malades, dont l'état de santé est dégradé. "L'homme n'a peut-être pas la patience de s'occuper de sa femme malade, souligne-t-elle, mais ça reste toujours de la violence exercée sur une femme".
Pour ces maris violents, la femme reste "un objet", et c'est lui qui décide "quand et comment elle doit mourir".
"Un homme qui vieillit n'est pas moins dangereux", alerte l'avocate.