"Je ne suis pas un voyou" : au procès du caillassage du bus de l'OL, Thomas regrette son geste

Interpellé le 29 octobre dernier lors des incidents qui ont émaillé l'avant match OM-OL, Thomas S. a été condamné à 4 mois de prison avec sursis jeudi 23 novembre. Devant le tribunal correctionnel de Marseille, il a regretté son geste.

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"Ce n'est pas ma place". Thomas S comparaissait jeudi 23 novembre devant le tribunal correctionnel pour avoir jeté une pierre en direction d'un bus lyonnais le 29 octobre, soir des incidents qui ont émaillé l'avant-match OM-OL. Reconnu coupable de jet de projectile présentant un danger pour la sécurité des personnes, il a écopé de 4 mois prison avec sursis, 5 ans de mise à l'épreuve et 3 ans d'interdiction de match de l'OM à Marseille et à l'extérieur avec obligation de pointer à chaque rencontre au commissariat des Pennes-Mirabeau dans les Bouches-du-Rhône. À la barre, Thomas S. se défend d'être venu pour en découdre. 

"Je vis ça comme une punition"

Le supporter ne nie pas avoir pris part aux événements. A-t-il effectivement envoyé un projectile en direction du bus ? Oui. Mais il assure avoir renvoyé la pierre lancée par un supporteur lyonnais. "On ne sait pas s’il atteint le bus", précisera son avocat maître Fabrice Giletta.

Membre du club de supporteurs Marseille Trop Puissant (MTP), et assistant aux matches de l'OM depuis son enfance, Thomas S. était encagoulé le soir du match, brandissant de la main gauche sa ceinture. Ce que lui fait remarquer le président du tribunal. "Je portais une ceinture à la main pour me défendre en cas d’agression des Lyonnais", réplique le jeune homme de 22 ans. Et la cagoule pour se "protéger des gaz lacrymogènes, car on se fait souvent gazer aux matches".

Depuis sa demande de renvoi le 30 octobre, Thomas a passé 24 jours en détention provisoire aux Baumettes, au milieu "des gens qui se battent en cellule". Un choc pour celui qui n'a jamais eu affaire à la justice. "Je vis un enfer, dit-il à la barre, ce n’est pas ma place, je vis ça comme une punition, je suis assidu à mon travail [...] je ne suis pas un voyou".

"Son seul but, c’était d’aller se battre"

Une perception que ne partage pas le président qui lui rétorque aussi sec : "Par votre attitude vous basculez du côté des voyous". Une explication contestée également par la procureure adjointe, Isabelle Fort, qui argumente : "Non, vous n'avez pas ramassé une pierre qu'on vous avait lancée, les images sont claires, vous êtes arrivé avec pour vous défouler et frapper les supporteurs adverses". La magistrate l'assure, "ce monsieur préfère la bagarre au sport". Mieux"son seul but, c’était d’aller se battre", lance-t-elle.

Ses réquisitions sont à l'image de ses constatations, fortes : 12 mois de prison dont six avec sursis avec maintien en détention et aménagement avec bracelet électronique. La procureur y ajoute "l’interdiction de stade pendant cinq ans avec obligation de pointer dans un commissariat ou une gendarmerie les jours de matchs de l’OM, de Ligue 1, de Ligue 2, de coupe de France, ainsi que d’autres manifestations sportives telles que les JO".

"J'ai compris"

Maître Fabrice Giletta, l'avocat de la défense reconnaît que le retentissement de cette soirée au Vélodrome ne plaide pas en sa faveur. Mais "la juste peine, vous l’appliquerez à ce qu’il a fait et non à l’ambiance désastreuse et regrettable de ce soir-là", plaide-t-il. Et de conclure : "Il regrette ses actes. Cela fait 24 jours qu’il vit un enfer, cela fait 24 jours qu’il sait ce que c’est l’incarcération, ce n’est pas un coup d’euphorie mais de la folie".

Repentant, presque honteux d'avoir commis "une bêtise pareille", le supporteur dit avoir retenu la leçon. "Avec la punition que vous m'avez donnée, ces 24 jours [en détention], j'ai compris", a assuré le jeune homme.

Reconnu coupable de jet de projectile présentant un danger pour la sécurité des personnes, Thomas sera finalement relaxé des faits de violence et de dégradations. 

"J‘ai traversé l’Europe pour supporter mon équipe, on ne peut pas dire que je n’aime pas le foot", dira-t-il après la plaidoirie de la défense. Annulé le 29 octobre, ce fameux match entre Marseille et Lyon se jouera finalement le 6 décembre prochain.

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