Le directeur de la SPA de Marseille Xavier Bonnard veut poursuivre en justice le rappeur Timal, déjà condamné jeudi, à une amende après la diffusion d'une vidéo où il frappe son chien. Il souhaite une peine plus sévère.
La SPA de Marseille n'a pas attendu bien longtemps pour protester contre la maltraitance infligée par Timal à son chien. Il y a quelques jours, le rappeur a publié une vidéo sur Snapchat, dans laquelle il frappe violemment l'animal à coups de pied au niveau de la tête.
"Ça ne devrait plus arriver aujourd'hui ! Ce n'est pas normal de frapper son chien et de s'afficher en plus entrain de le faire", dénonce le directeur de la SPA de Marseille.
Xavier Bonnard ne se satisfait pas de la condamnation de Timal, de son vrai nom Ruben Louis, jugé le tribunal de Meaux, jeudi 1 er septembre. Il a écopé d'une amende de 6000 euros pour "acte de cruauté envers un animal domestique".
Si la somme n'est pas réglée, l'artiste s'expose à 120 jours d'emprisonnement. Il a également l'interdiction de détenir des animaux pour une durée de 5 ans.
Ca ne devrait plus arriver aujourd'hui ! Ce n'est pas normal de frapper son chien et de s'afficher en plus entrain de le faire.
Xavier Bonnard
Porter plainte ou faire appel
L'association de protection des animaux de Marseille a tout de même décidé de poursuivre le rappeur en justice, jugeant la condamnation "trop légère".
"On se pose la question de porter plainte ou de faire appel de sa condamnation, on doit voir avec notre avocat pour voir ce qui serait le mieux", indique le directeur de l'association marseillaise.
Xavier Bonnard se laisse aussi la possibilité de porter plainte contre un autre rappeur, plus célèbre, Booba, "qui a apporté son soutien à Timal", dans un poste Twitter, soulignant "certains frappent des femmes et ne subissent pas ce tabassage médiatique".
Le directeur de la structure de protection des animaux de Marseille souhaiterait une peine de prison avec sursis pour le musicien Timal.
"J'aimerais aussi qu'il puisse avoir des travaux d'intérêt général dans la cause animale afin qu'il puisse voir toute la souffrance que subissent déjà ces animaux qu'on recueille ", plaide-t-il.
Les deux chiens du rappeur ont depuis été confiés à une association de protection animale. Lors de la sortie de la vidéo, la Fondation 30 Millions d'Amis avait immédiatement porté plainte pour maltraitance et demandé la mise en sécurité de l'animal.
Des centaines de signalements de maltraitance
Cette situation n'est hélas pas un cas isolé pour la SPA de Marseille, qui chaque année reçoit 400 demandes interventions pour maltraitance sur les animaux. Parmi elles, une centaine seulement va jusqu'au tribunal.
En juillet dernier, trois trafiquants de lionceaux ont été condamnés à de la prison ferme pour "détention et transport d’espèce non-domestique sans autorisation, et abandon d’animal". Ces lionceaux appartenaient auparavant au rappeur Lacrim installé à Marseille, qui voulait les vendre.
Il y a eu aussi l'histoire très médiatisée d'Iboo, ce petit chien martyr, retrouvé agonisant dans une poubelle, le corps brûlé à 80%.
Xavier Bonnard l'assure : "Que les propriétaires maltraitants soient connus ou pas, ça ne change rien pour nous. On ne laisse jamais passer, les faits sont trop graves."