Municipales à Marseille : qui est Samia Ghali, celle qui a donné les clés de la mairie à Michèle Rubirola ?

Samia Ghali, deuxième adjointe à la mairie de Marseille est celle qui offre la victoire de ce samedi au Printemps Marseillais. Après une semaine de tractations et une journée pleine de rebondissements, elle a finalement rallié Michèle Rubirola faisant barrage à la droite.

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Samia Ghali et les quartiers nord, c'est indissociable.

Au lendemain de sa victoire au second tour des municipales 2020 le 28 juin dernier, dans les 15e et 16e arrondissements de Marseille, Samia Ghali a déclaré "Marseille ne pourra plus se faire sans les quartiers nord".

C'était le sujet au coeur des négociations si âprement menées pendant la semaine entre le deuxième et le troisième tour conditionnant son soutien au Printemps Marseillais.

Un soutien peu évident au départ, puisque la formation emmenée par Michèle Rubirola avait laissé son candidat Jean-Marc Coppola au second tour dans le secteur de Samia Ghali.

La représentante des quartiers nord entendait peser au sein de la nouvelle municipalité et avait en ligne de mire le poste de première adjointe, finalement échu à Benoît Payan.

La sénatrice des Bouches-du-Rhône obtient le poste de seconde adjointe au maire.


A 52 ans, Samia Ghali, mère de quatre enfants, a su jusqu'au bout faire durer le suspens pour bien se positionner afin de peser au conseil municipal.

Devant les réticences du Printemps Marseillais, elle a présenté sa candidature au premier tour, emportant huit des neufs voix qui lui étaient promises avec celle de Lisette Narducci.

Après plusieurs heures de négociation, elle a finalement accepté de rallier le Printemps Marseillais et de soutenir la candidature de Michèle Rubirola.

Par cet accord, la mairie de Marseille est passée à gauche, mettant fin au règne de 25 ans de Jean-Claude Gaudin.

Le socialisme chevillé au corps

Fille d'immigrés, Samia Ghali grandit dans les quartiers nord de Marseille. Très jeune, elle s'intéresse au socialisme et devient adhérente à la section de son quartier, Bassens (15e).

La militante s'investit énormément et grimpe rapidement dans la hiérarchie de la fédération du parti socialiste des Bouches-du-Rhône.

Après un BEP de secrétariat et un emploi auprès d'une mutuelle, elle gagne ses premières élections. Sa première victoire, c'est en 1995. Elle devient conseillère d’arrondissement dans les quartiers nord de Marseille.

Elle est élue conseillère municipale en 2001. En 2004, elle siège au conseil régional au poste de vice-présidente en charge des sports, de la jeunesse et de la vie associative. 

Son mentor est alors Jean-Noël Guérini, président du conseil départemental des Bouches-du-Rhône, elle monte en puissance grâce à l'homme fort du PS local.

Mais elle entre réellement dans la cour des grands en politique en 2008 avec son poste de sénatrice des Bouches-du-Rhône et maire du huitième secteur de Marseille.

Recours à l'armée

En 2012, l'escalade de la violence et les règlements de comptes étant à leur apogée, elle n'hésite pas à demander au gouvernement l’intervention de l’armée dans les quartiers nord de Marseille.

"Aujourd'hui, face aux engins de guerre utilisés par les réseaux, il n'y a que l'armée qui puisse intervenir. Pour désarmer les dealers d'abord. Et puis pour bloquer l'accès des quartiers aux clients comme en temps de guerre, avec des barrages" avait expliqué la sénatrice. 

Son appel était resté sans suite mais il l'a véritablement propulsée médiatiquement sur le devant de la scène politique française.

En 2013, elle participe aux primaires socialistes pour les municipales de 2014 à Marseille, mais c'est finalement le candidat Patrick Menucci qui lui sera préféré.

Au terme de ce scrutin, elle gardera sa mairie de secteur jusqu'à la loi sur le cumul des mandats où elle passe la main à son adjoint préférant garder son poste de sénatrice.

En 2019, elle rompt les liens avec le PS et prend son indépendance en créant son micro-parti pour lancer la campagne des municipales de 2020.

La piscine

Ce samedi à la sortie de l'hémicycle, les militants du Printemps Marseillais scandent "Pool Party chez Samia Ghali" en référence à sa piscine. 

Issue des quartiers les plus pauvres de la ville, la sénatrice a traversé la frontière sociale et habite maintenant au Roucas-Blanc dans le très chic quartier du 7e arrondissement de Marseille, sur les hauteurs à proximité de la mer.

Une vie de bourgeoise marseillaise aux antipodes de ceux dont elle veut porter la voix.

Cette villa avec piscine, va d'ailleurs lui attirer des ennuis. 

Le parquet national financier a mené des perquisitions au domicile Samia Ghali en 2017 dans le cadre d'une enquête préliminaire ouverte sur son patrimoine.

Il voulait faire la lumière sur les conditions de rachat de sa villa et la régularisation de sa piscine construite sans permis par le précédent propriétaire.

La régularisation avait été effectuée après l’achat à la faveur d’une révision du plan local d’urbanisme.

Une situation cocasse quand on sait que, parallèlement, elle se bat pour la réouverture, la rénovation et la création de piscines municipales à Marseille.

Soupçons de fraude aux procurations?

Une nouvelle enquête a été ouverte sur des procurations douteuses lors des municipales à Marseille, cette fois dans les 15 et 16e arrondissements remportés par la sénatrice ex-PS Samia Ghali.

Le commissariat du 15e arrondissement de Marseille a été ciblé samedi matin dans le cadre d'une enquête préliminaire ouverte pour soupçons de fraudes aux procurations.

Un élu et plusieurs fonctionnaires seraient impliqués, selon lemediatv.fr qui révèle l'information ce lundi.

Les enquêteurs s'intéresseraient de près à un "élu de haut rang" et à quatre fonctionnaires, précise Olivier-Jourdan Roulot. Un commissaire de police, deux brigadiers chefs et un major seraient aussi dans le collimateur des enquêteurs.
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