À partir du 19 février, les vitesses de circulation seront abaissées sur les autoroutes A7, A50 et A55, à proximité de Marseille, Aix-en-Provence, Aubagne, Martigues et Rognac. La Préfecture des Bouches-du-Rhône l'a annoncé dans un communiqué.
Meilleure qualité de l'air pour les riverains, réduction de la pollution atmosphérique, moins d'accidents et de nuisances sonores : les arguments avancés par la Préfecture des Bouches-du-Rhône sont nombreux pour abaisser la vitesse des autoroutes aux abords de Marseille. Comment cela va-t-il se passer concrètement ? France 3 Provence-Alpes fait le point en quatre questions.
Quelles sont les zones concernées ?
L'abaissement de la vitesse limitée sera mise en œuvre entre le 19 et le 23 février. L'ensemble des limitations sera effectif le 23 février. Les changements concerneront les portions d'autoroutes suivantes :
- A7 (section nord entre les Pennes-Mirabeau et Rognac) : abaissement de 110 km/h à 90 km/h
- A55 de l’échangeur avec l’A7 jusqu’au tunnel des 13 vents : abaissement de 110 km/h à 90 km/h
- A7 section terminale après l’échangeur avec l’A507 (A7/L2) : abaissement de 90 km/h à 70 km/h
- A 50 section terminale après l’échangeur avec l’A507 (A50/L2) : abaissement de 90 km/h à 70 km/h
Pourquoi abaisser la vitesse sur les autoroutes ?
La Préfecture des Bouches-du-Rhône donne plusieurs explications à ces abaissements de vitesse autorisées, décidés en concertation avec la Métropole Aix-Marseille-Provence : "Elles permettent de réduire l’impact de la circulation routière sur la qualité de l’air ainsi que les nuisances sonores, mais aussi d’harmoniser les vitesses au niveau des voies réservées aux transports en commun."
L'organisme de surveillance de la qualité de l'air, AtmoSud, réalisera une étude d'impact de cette mesure.
"La réduction de vitesse va permettre d'avoir moins d'émission de polluants et notamment moins d'émission d'oxyde d'azote, qui irrite les voies respiratoires, détaille Damien Piga, directeur des relations extérieures AtmoSud, auprès de France 3 Provence-Alpes. On va avoir une amélioration de la qualité de l'air dans les environs des axes routiers. On va également avoir une réduction des émissions de gaz à effet de serre. Donc ce sera bon pour le climat. On va également réduire la consommation de carburants des véhicules. Donc ça, c'est économiquement vertueux pour les utilisateurs de voitures".
L'enjeu, c'est aussi de réduire la gravité des accidents. Représentant 27% des morts sur les routes, la vitesse est la première cause de mortalité routière. Cinq des zones les plus accidentogènes des Bouches-du-Rhône se situent sur les autoroutes dont les vitesses seront abaissées à compter du 19 février.
Qu'en pensent les automobilistes ?
Malgré l'argument de santé publique avancé par la Préfecture, les automobilistes rencontrés par France 3 Provence-Alpes sont mitigés : "C'est abusé, parce que les autoroutes on roule en toute sécurité, c'est juste qu''il faut qu'il y ait plus de contrôles pour les fadas, c'est tout", avance un chauffeur de taxi. "Il y en a qui vont s'énerver encore plus", s'inquiète un conducteur. Dans une station essence, un autre homme se montre tout aussi défaitiste : "À la fin, on va plus rouler, on va finir à 50 km/h sur une autoroute. C'est plus une autoroute."
Une autre automobiliste tempère : "Moi ça ne me choque pas parce que c'est déjà cas quand on s'approche de Lyon, ça me semble logique."
Comment cela se passe-t-il dans les autres grandes villes ?
A Lyon, justement, le périphérique est passé à 70 km/h au lieu de 90 km/h en 2019. Sur l'A7, la vitesse est limitée à 50 km/h sur l'ensemble des voies de circulation à certaines heures, pour permettre l'activation d'une voie de covoiturage.
En région parisienne, le maire de la Courneuve a obtenu, à titre expérimental, l'abaissement de la vitesse à 70 km/h au lieu de 90 km/h aux abords de sa ville. La maire de Paris a annoncé qu'elle abaisserait la vitesse sur le périphérique à 50 km/h au lieu de 70 km/h, en vue des JO 2024.
En octobre 2022, le gouvernement avait évoqué l'abaissement généralisé de la vitesse sur les autoroutes, à 110 km/h, au lieu de 130 km/h. L'économie moyenne aurait été de 125 euros par an pour les automobilistes. L'association 40 millions d'automobilistes s'y était opposé.