Onze hommes se présentant comme des supporters de l'Olympique de Marseille ont été condamnés mardi à Paris pour cyberharcèlement aggravé et menaces de mort contre l'ancien président du club marseillais.
Ils sont âgés de 25 à 52 ans. Des supporters de l'Olympique de Marseille ont été condamnés ce mardi, par le tribunal correctionnel de Paris, à des peines de prison allant de trois mois avec sursis à six mois ferme pour des messages de haine et des menaces de morts postés sur le réseau social Twitter, devenu X depuis, visant Jacques-Henri Eyraud, alors président du club.
"Ça va mal finir pour toi"
"On aura ta peau", "Qu'on le pende ce fils de chien", "Ça va mal finir pour toi". Les messages avaient été postés en janvier et février 2021. Des caricatures montrant Eyraud décapité ou le corps sous une guillotine avec comme réceptacle un panier d'osier marqué "droit au but" (la devise de l'OM) avaient également été postées. Ces faits s'étaient déroulés en marge de graves incidents survenus le 30 janvier 2021, quand plus de 300 supporters, mécontents et cagoulés, s'en étaient pris violemment à la Commanderie, le centre d'entraînement.
Des peines "dissuasives"
Un seul prévenu a écopé d'une peine de prison ferme, aménageable sous forme de détention à domicile, assortie d'une interdiction d'exercer le métier d'éducateur spécialisé, qu'il occupe actuellement, durant cinq ans.
L'animateur du site OM Passion, qui a posté les caricatures, a écopé de 12 mois de prison avec sursis. Comme les autres prévenus, il devra en outre accomplir un stage de citoyenneté et ne pas chercher à entrer en contact avec la victime durant deux ans. Il s'est aussi vu infliger une peine de privation d'éligibilité de deux ans.
"Les peines de prison sonnent comme un véritable avertissement. Elles sont dissuasives et invitent clairement à cesser le harcèlement sous quelque forme que ce soit", s'est félicité Me Olivier Baratelli, avocat de Jacques-Henri Eyraud.
"Le tribunal a voulu faire un exemple"
Les condamnés devront en outre payer solidairement 20 000 euros à la victime, en réparation de son préjudice moral et 5 000 euros pour son préjudice d'image. Chacun des prévenus devra également verser 500 euros au club marseillais pour son préjudice d'image. "L'importance des dommages-intérêts alloués fait comprendre à ces supporters que si la haine se consomme cash, elle se paye au bout du compte", a ajouté Me Baratelli.
Le procès s'est tenu du 27 au 28 mai dernier. Au total, une centaine de personnes avaient posté des messages haineux, mais seules 11 d'entre elles, se présentant sous un pseudonyme, ont pu être identifiées et poursuivies par le Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).
"Le tribunal a voulu faire un exemple", a estimé Me Maximilien Neymon, avocat de la défense, j'ai l'impression que les personnes poursuivies ont payé pour tout le monde et les incidents de la Commanderie".
Ni l'ancien patron de l'OM ni aucun des onze prévenus n'étaient présents à l'audience.