Selon un classement établi par TomTom et Auto Plus, Marseille est la ville où l'on perd le plus de temps dans les embouteillages pour se rendre au travail, en septembre 2023. Aux heures de pointe, le temps de parcours est rallongé de 81 %.
Marseille est encore une fois sur la première marche du podium. Mais ce n'est pas une bonne nouvelle. Selon le magazine Auto Plus avec la collaboration de Tomtom, c’est dans la cité phocéenne que l’on a perdu le plus de temps en voiture en septembre 2023.
Ce résultat est-il vraiment surprenant, quand il y a quelques semaines, Marseille était annoncée pire ville marchable ? Pas vraiment. Aux heures de pointes, le temps de parcours est rallongé de 81 %, avec 39 heures et 49 minutes passées au volant, dont 17h 49 dans les embouteillages, déclare Auto Plus. C’est deux heures de plus qu’à Paris.
Un trajet jusqu'à trois fois plus long
Pour Léa, qui habite au centre de Marseille et travaille à Aix-Les Milles (gros pôle industriel avec beaucoup d’entreprises), ce trajet est devenu un véritable calvaire. "Dans les conditions idéales, porte-à-porte, je mets même pas 30 minutes. En heures de pointe, je peux mettre 1 heure 30 et je m’estime heureuse quand je mets seulement 1h10", explique-t-elle, justement coincée dans les embouteillages.
Si on veut chercher des explications, on peut remettre un peu la faute sur la venue du Pape, la coupe du monde de rugby, les travaux du tram… Mais n’oublions pas tout de même que c’est à Marseille et ses alentours que le taux d’ "autosolisme" est le plus haut (avec Nantes), avec plus de 95 % des conducteurs seuls en voiture sur les autoroutes à proximité. Pour Léa, la Région connaît un vrai problème de transports en commun, ce qui explique que les automobilistes ont autant recours à la voiture. Elle souligne également que les entreprises ne font peut-être pas suffisamment d’efforts, en accordant davantage de télétravail ou en étant plus souple sur les horaires, qui permettraient d’éviter ces heures où le trafic est à son maximum.
Covoiturage, RER métropolitain, quelle est la solution ?
Si elle ne pense pas à déménager, car le problème est le même dans toute la périphérie de Marseille, elle n’exclut pas le fait de changer de travail. "C’est quelque chose à laquelle je pense parce que je me rends compte que je perds beaucoup de temps et d’argent avec le prix de l’essence." Quand l’état d’esprit de la jeune femme est bon, elle profite de ce temps pour écouter des podcasts ou refaire son journal d’appel. Mais bien souvent, ce temps de trajet a un impact sur son moral. "C’est stressant, les gens sont tendus au volant, il faut être très vigilant". Les nerfs sont parfois tendus !
Quand elle trouve, Léa prend des passagers avec elle. Mais le covoiturage est-il la solution pour absorber ce trafic ? Pour Sébastien Barles, adjoint au Maire de Marseille délégué à la transition écologique, "ce n’est pas la solution miracle", déclare-t-il ce matin sur France Bleu Provence. "Il y a encore des freins sur les courtes distances". Selon lui, pour que les automobilistes se tournent vers le covoiturage, il faut instaurer des gratifications et des infrastructures dédiées (voie réservée) et des vraies opérations de communication. Mais pour le délégué à la transition écologique, la meilleure solution reste le développement du RER métropolitain.