VIDEO. Pour Robert Guédiguian, "Et la fête continue" est "un appel à des actions collectives sous toutes ses formes"

Le nouveau long-métrage de Robert Guédiguian, "Et la fête continue !", est sorti dans les salles de cinéma ce mercredi 15 novembre. Pour l'occasion, France 3 Provence-Alpes a interrogé le réalisateur marseillais.

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Avec Marcel Pagnol, il est sans doute le réalisateur marseillais le plus connu. Robert Guédiguian a sorti mercredi 15 novembre son 23e long-métrage Et la fête continue !. Une occasion pour le créateur de Marius et Jeanette de continuer d'évoquer les problèmes sociétaux, mais aussi politiques, de la ville dont il est originaire. Il y parle notamment de la tragédie rue d'Aubagne, survenu le 5 novembre 2018, et de l'union du Printemps marseillais.

Sa fidèle troupe d'acteurs continue de suivre les ambitions Robert Guédiguian. Au casting, Ariane Ascaride, qui s'inspire de l'ancienne maire de Marseille Michèle Rubirola, Jean-Pierre Darroussin, Lola Naymark ou encore Robinson Stévenin.

France 3 Provence-Alpes : Est-ce que ce film est plus politique que vos autres créations ?

Robert Guédiguian : Il l'est tout autant, mais d'une manière différente. Ce film essaye de parler de tout ce qui ne va pas dans le monde dans lequel on vit et tente de trouver des solutions. C'est un appel à des actions collectives sous toutes ses formes. Tout le monde peut agir selon ses envies, ses désirs.

Dans votre nouveau film, le personnage Rosa semble ressembler à Michèle Rubirola, est-ce le cas ? 

Oui, je m'en suis librement inspiré. Il y a des personnes qui ne veulent pas du pouvoir. C'est assez moderne comme attitude. Rosa est militante, elle veut améliorer les choses. Le film s'attache à montrer des justes dans l'humanité, des gens qui ne sont pas assez égoïstes pour ne vivre que pour eux, qui se préoccupent du sort de leurs voisins, de leurs proches, mais aussi des gens plus lointains.

Est-ce que vous avez cherché à parler du Printemps marseillais dans Et la fête continue ?

Oui, tout à fait. Il y avait une absence très forte d'union entre les femmes et les hommes. Au cœur du changement, c'est l'union. Le Printemps marseillais pourrait être un modèle pour la gauche en France. C'est une expérience qui m'a touché, qui a réussi. Le Printemps marseillais a fait tomber la dynastie de droite qu'il y avait à Marseille. Ça prouve que c'est possible. Ce n'est pas un film uniquement sur cette question. Il y a derrière aussi un engagement humanitaire et solidaire, comme avec la rue d'Aubagne. 

Pourquoi c'était important pour vous de revenir sur la catastrophe de la rue d'Aubagne cinq ans après ?

Sans la tragédie de la rue d'Aubagne, l'union du Printemps marseillais ne se serait pas faite. Cette union était un changement nécessaire et vital à Marseille. Le film part de cet effondrement. Il gravite autour de cet événement, mais il ne se concentre pas seulement sur ça. C'est aussi sur la vie d'aujourd'hui, le fait qu'il faut continuer à être courageux et actif.

Comment faites-vous pour vous renouveler en tournant presque toujours dans la région marseillaise et en ayant les mêmes acteurs ?

J'essaye de trouver d'autres manières de raconter l'histoire. À chaque film, il y a un changement de registre ; la tragédie, la comédie. Ici, c'est un conte, une fable. Et puis c'est aussi un film empreint de la société qui est sensible à ce qu'il se passe autour.

Avec les récentes actualités internationales, le conflit israélo-palestinien notamment, on a un peu oublié le conflit du Haut-Karabakh, vous qui êtes Arménien et militant, continuez-vous encore aujourd'hui à vous mobiliser ?

Oui, on essaye. Le week-end prochain, par exemple, il y a une opération nationale, le "phonéton". Beaucoup de bénévoles s'organisent pour appeler des non-Arméniens à faire un don au Fonds arménien de France sur le site internet. On espère atteindre deux ou trois millions d'euros.

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