La pandémie de Coronavirus a bouleversé la France et aussi la vie politique de notre région. Le virus a repoussé le second tour des élections le 28 juin et a changé, parfois en profondeur, les programmes des candidats en Provence, dans les Alpes et en Côte d'Azur.
Pour illustrer les changements dans les programmes des candidats, nous avons pris des exemples dans des villes ou un second tour aura lieu, dans le Vaucluse, dans les Bouches-du-Rhône, dans les Hautes-Alpes, dans le Var et dans les Alpes-Maritimes.
L'économie
Les candidats veulent tous aider les petits commerçants et les petites et moyennes entreprises.
- A Six-Fours-les-Plages, dans le Var, Jean-Sebastien Vialatte propose de donner un chèque-cadeau aux habitants. Chèque qui sera utilisable dans les commerces de proximité uniquement, l'opération sera financé avec l'argent public. Autre proposition, Frédéric Boccaletti, le candidat soutenu par le Rassemblement National, propose des éxonérations de charges et des aides.
- A Vence, dans les Alpes-Maritimes, cette période exceptionnelle a poussé la municipalité à adopter, comme dans la majorité des communes, un plan de relance économique. "Aide aux acteurs économiques", aux acteurs du tourisme et renforcement de l'attractivité du territoire, des dizaines de mesures ont été mises en place dans cette commune d'un peu plus de 18 000 habitants. Certains candidats reprochent toutefois à la maire sortante de ne pas les avoir consultés pour élaborer ce plan.
- A Carpentras, dans le Vaucluse, 35 % de la population a moins de trente ans. Les candidats proposent donc des solutions pour l’emploi. À l'heure où les acteurs économiques évoquent 30% de faillites des entreprises, l'emploi est une préoccupation majeure. L’occupation du domaine public est devenue gratuite, les commerçants qui louent à la municipalité des locaux commerciaux ne paient plus de loyer. Reste pour les opposants au maire à amener des jeunes entrepreneurs dans le centre-ville.
- A Briançon, dans les Hautes-Alpes, une candidate parle de "convoquer les Etats généraux du tourisme", un autre "10 propositions de sortie de crise" et le maire sortant souhaite crée un fonds de solidarité avec l'aide de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
- A Cannes, dans les Alpes-Maritimes, le maire LR sortant David Lisnard, réélu au premier tour, n'entend pas quant à lui modifier son programme, même si sa ville, dont 50 % des recettes proviennent du tourisme, des festivals et congrès, a été fortement impactée par la crise.
Dans de nombreuses communes, les candidats s'accordent sur un sujet, il va falloir trouver des fonds et cela pourra être fait en renonçant à de grands projets si l'activité ne redémarre pas.
L'écologie et les transports
Dans "le monde d'après" l'écologie prend une place importante dans tous les programmes. "Tous les candidats sont devenus écolos. Je trouve ça bizarre à l'approche des élections" s'exclame le candidat de Six-Fours-les-Plages soutenu par Europe Ecologie les Verts.
- A Aix-en-Provence, dans les Bouches-du-Rhône, la gestion actuelle des pistes cyclables est l'un des sujets abordés par les candidats. Les transports et le vélo occupent une place prépondérante dans les programmes des opposants à Maryse Joissains, la maire sortante. La mairie avait déjà installé à la sortie du confinement, 13 km de voies provisoires pour les vélos dans le cadre de son plan vélo. Des pistes cyclables temporaires qui ont vu le jour dans de nombreuses villes de la région comme Nice ou encore Marseille mais qui ont aussi subi de nombreux aménagements voir qui ont été supprimées.
- A Six-Fours-les-Plages, les candidats réclament un système de navettes gratuites et écologiques pour redynamiser le centre-ville. Le candidat soutenu par le Rassemblement National rappelle que gratuit veut dire que ça sera le contribuable qui paiera au final pour financer les navettes.
La lutte contre le "tout-béton" est aussi dans le programme de nombreux candidats et cela a pris une place plus importante depuis le début de la pandémie. Dans certaines villes comme à Arles, dans les Bouches-du-Rhône, le coronavirus n'a pas été au centre des débats. Patrick de Carolis (divers-centre) et Nicolas Koukas (PCF) ont beaucoup échangé sur un thème classique de la campagne des municipales, la sécurité.
