Près de 18 % des exploitations agricoles de la région ont disparu depuis 2010, selon les premiers résultats du dernier recensement agricole. Si la viticulture résiste, la filière végétale est la plus touchée.
Tous les dix ans est lancé un grand recensement des exploitations agricoles françaises. Cette opération, réalisée à l'échelle régionale, nationale mais aussi européenne, permet de dresser un portrait précis et exhaustif de l'agriculture.
Les premiers résultats, déclinés à l'échelle régionale, ont été publiés le mercredi 8 décembre par la Direction régionale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt (Draaf) de Provence-Alpes-Côte d'Azur.
PACA continue de perdre ses exploitations agricoles
Premier constat : comme le reste de la France, la région PACA continue de perdre ses exploitations agricoles.
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En dix ans, le nombre d'exploitation a diminué en PACA de 18%, passant de 22.103 en 2010 à 18.025 en 2020.
> Soit presque une exploitation sur cinq.
Pour autant, cette dynamique est moins forte que lors des deux décennies précédentes, qui était de l'ordre de 30 % puis de 24 %, note la Draaf. De plus, l'emploi agricole reste stable.
La viticulture reste majoritaire dans la région
En berne au niveau national (-31 %), l'élevage tient bon en PACA avec un recul des 12 % exploitations.
En 2020, la région PACA reste avant tout une terre de culture, avec près de 13 500 exploitants. Mais la filière végétale a vu ses rangs drastiquement diminuer. Le nombre d'exploitations spécialisées dans l'arboriculture a chuté de 47 %, dans les grandes cultures (oléagineux, céréales…) de 28 % et dans l'horticulture de 15 %.
La viticulture résiste, "dans un contexte de valorisation croissante des vins rosés", note la Draaf. "Seulement" 5 % des exploitations ont fermé.
La viticulture demeure ainsi la première orientation régionale, et son poids se renforce : elle concerne, en 2020, 34 % des exploitations.
Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt PACA
À noter que le maraîchage est l'unique orientation qui progresse en terme d'effectif d'exploitation : 8 % des exploitations y sont spécialisées, soit deux points de plus qu'en 2010.
Développement fort du bio et du circuit-court
La surface agricole utilisée par les exploitants, toute orientation confondue, est en légère hausse et représente en 2020 près de 627 000 hectares. Cette extension concerne surtout les prairies, "composante essentielle de l’agriculture des départements alpins, valorisant et entretenant de vastes espaces ", poursuit la Draaf.
Concernant les terres agricoles cultivées, hors prairies et fourrage, la surface totale recule de 6 %.
En moyenne, chaque exploitation utilise 45 hectares de surface agricole, soit deux fois moins que la moyenne nationale.
Le recensement souligne par ailleurs le fort développement du circuit court et l'agriculture biologique dans la région.
Toute orientation confondue, 42 % des exploitations font usage du circuit court en 2020, contre 23 % en France métropolitaine.
La part des exploitations sous agriculture biologique a triplé en 10 ans, et est d'aujourd'hui de 21 %. Elle progresse bien plus rapidement qu'au niveau national.
Dans la région, 44 % des exploitations agricoles ont une production sous un signe de qualité (autre que le bio), soit un Label rouge, une indication géographique protégée, une appellation d’origine contrôlée ou encore une spécialité traditionnelle garantie.
Les Alpes-Maritimes lance son plan agricole et rural
Les résultats de ce recensement sont tombés alors que le département des Alpes-Maritimes a lancé son "plan départemental agricole et rural", vendredi dernier.
Ce plan, qui devrait durer jusqu'en 2028, est destiné à "protéger le foncier agricole du territoire, proposer une alimentation durable et de qualité, adapter les exploitations agricoles au dérèglement climatique", indique le département dans un communiqué.
Plusieurs mesures sont évoquées : mise à disposition des terrains départementaux pour faciliter l’accès à la terre pour les exploitants, aide financière pour les jeunes agriculteurs, développement des circuits-courts, accompagnement des agriculteurs dans le bio...
Avec ce plan ambitieux, nous souhaitons rendre à l'agriculture la place qu'elle mérite et dont nous avons besoin pour une alimentation locale et de qualité,
affirme Charles-Ange Ginésy, président du département des Alpes-Maritimes
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À savoir que 37 % des exploitations agricoles des Alpes-Maritimes ont disparu en dix ans, ce qui en fait le département de la région le plus touché par l'érosion des exploitations, selon la Draaf.
Sur cette période, près de la moitié des micro-exploitations (qui réalisent moins de 25 000 euros de chiffre d'affaires par an) du département ont fermé.