"Le ski n'est pas foutu !" : malgré les fermetures de deux stations de sport d'hiver, les élus alpins veulent remonter la pente

À l’occasion du 40ᵉ congrès de l'Association nationale des élus de la montagne (ANEM), des voix dissonantes se sont faites entendre quant à l'avenir des stations de ski. "L’activité n'est pas condamnée", affirme la vice-présidente de la région Paca.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

À deux mois de l'ouverture annuelle des pistes, le sujet était sur toutes les lèvres au 40ᵉ congrès de l'Association nationale des élus de la montagne (ANEM), réunis dans la station de Superdévoluy (Hautes-Alpes) les 10 et 11 octobre. La fermeture annoncée de la station Seyne-les-Alpes (Alpes-de-Haute-Provence) a pris une résonance toute particulière, tandis que la question du réchauffement climatique est désormais un terrain glissant pour les professionnels. La transition des stations de ski est en cours, mais ne se fait pas sans douleur, semblent vouloir reconnaître les élus de montagne.

"Aux premières loges des catastrophes"

Si les stations de ski ont dû, tout au long de leur histoire, affronter des facteurs de changement, c'est aujourd'hui l'"interaction" entre ces facteurs qui précipite les "stations dans des situations difficiles", a souligné Emmanuelle George, chercheuse en économie territoriale à l'INRAE, lors d'un débat devant ces élus.

"Les mauvaises nouvelles risquent de s'enchaîner et les Hautes-Alpes sont aux premières loges de ces catastrophes", s'inquiète la députée haut-alpine Marie-José Allemand (NFP). Pourtant, l'élue plaide pour une réponse "courageuse" qui ne se contente pas de "demi-mesures" : " À l'heure où les détracteurs nous disent qu'il faut tout arrêter dans l'instant, que la neige n'a plus aucun avenir, je pense qu'il est bien plus raisonnable de s'engager dans une voie de transition".

"Les stations sont condamnées, pas l'activité"

Plus offensifs, beaucoup d'élus s'indignent d'un "ski bashing" et d'un "tourisme bashing" ambiants et critiquent, plus ou moins ouvertement, le rapport rendu public en février par la Cour des comptes. Ce document alertait sur un modèle économique "qui s'essouffle" face aux conséquences désastreuses du réchauffement climatique." Il faut très clairement changer de vision", soulignait le président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, à la présentation de ce rapport. 

"Le ski n'est pas foutu !", affirme néanmoins Chantal Eyméoud, vice-présidente de la région PACA et maire (Horizons) d'Embrun. "Il est évident que les stations de basse altitude sont condamnées. Je pense que ça ne fait pas l'ombre d'un doute, pour absolument personne. Pour autant, l'activité ski n'est pas condamnée", a-t-elle souligné.

L'outil de prévision scientifique ClimSnow, qui permet de projeter l'état futur du manteau neigeux, "nous donne une visibilité sur les massifs sur lesquels on peut engager des fonds publics. Et évidemment, elle éclaire aussi sur ce qu'on ne peut pas faire", garantit l'élue, estimant à "une dizaine" le nombre de stations françaises condamnées à fermer dans les prochaines années.

Une piste optimiste

Un optimisme contrecarré par les chiffres : plus de 180 domaines skiables ont été fermés en France depuis les années 1970, faute d'enneigement suffisant. Il s'agit en grande majorité de micro-stations familiales ou communales de moyenne montagne, à l'instar de Céüse dans les Hautes-Alpes.

Mais cet optimisme, on le retrouve au sommet de l'État. Ce mercredi 2 octobre, le Premier ministre Michel Barnier a apporté les garanties de l'État pour l'organisation des Jeux olympiques et paralympiques de 2030 dans les Alpes françaises.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
choisir un sujet
en region
choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information