Alors que l'ensemble des zones sont encore en vacances d'hiver, le syndicat du personnel des remontées mécaniques de la station d'Orcières Merlette (Hautes-Alpes) a appelé vendredi à une grève reconductible à compter de dimanche pouvant entraîner la fermeture des pistes.
L'appel à la grève de Force ouvrière (FO), seul représentant du personnel des remontées mécaniques de la station d'Orcières Merlette, dans le Champsaur, survient au premier week-end des vacances d'hiver de la zone B, qui regroupe Aix-Marseille et Nice, d'où proviennent, selon l'office du tourisme d'Orcières, 50% des visiteurs chaque saison. A quoi faut-il s'attendre ? France 3 Provence-Alpes fait le point en trois questions.
Quelles sont les revendications des grévistes ?
La mobilisation part d'un "constat d'échec" à l'issue des négociations annuelles obligatoires (NAO) avec l'employeur du personnel des remontées mécaniques, Semilom Resort, a expliqué le délégué syndical FO Thomas Bessire à l'AFP.
Le syndicat réclame une revalorisation des salaires et des primes repas et transport pour le personnel, estimant insuffisante la proposition de la direction "d'appliquer une hausse collective de 4,5%".
"Cela rattrape les années passées, mais il faut aller plus loin", selon Thomas Bessire. Dans un communiqué envoyé aux rédactions, les salariés demandent notamment une rétroactivité de l'augmentation des salaires au 1er décembre 2023.
Les pistes ouvriront-elles dimanche ?
Parmi les 30 employés permanents et 170 saisonniers qui travaillent au cœur de la saison, selon FO, jusqu'à "100% des pisteurs", en charge de la sécurité et des secours sur les pistes, pourraient suivre le mouvement. La mobilisation de cette profession, nécessaire au fonctionnement des pistes, pourrait compromettre leur ouverture.
Le directeur de Semilon Resort Nicolas Colombani a assuré "faire le maximum pour que l'exploitation de la station soit maintenue", alors que débute la période "la plus importante de l'année" pour la station, avec plusieurs milliers de skieurs chaque jour sur ses 100 km de pistes.
La société, qui exploite ces pistes depuis 2022, a déjà proposé "le maximum de ce qui peut être proposé", a-t-il affirmé.
Le scénario d'une non-ouverture des pistes dimanche paraît inenvisageable à l'office du tourisme qui souligne que 80% des 19.000 lits touristiques de la station seront occupés à partir de samedi.
Le mouvement peut-il durer ?
L'appel à la grève lancé par FO est reconductible. En janvier 2023, les organisations syndicales de plusieurs stations de ski avaient appelé à une grève illimitée pour protester contre la réforme de l'assurance chômage, fragilisant le statut de saisonnier, et contre la réforme des retraites. Ils avaient débrayé quelques heures par jour durant plusieurs jours.
[Mise à jour : à 16 heures le 24 février, les salariés de la station ont indiqué à France 3 Provence-Alpes la levée du préavis de grève.]