La Société des Bains de Mer, principal employeur privé de Monaco, est bénéficiaire pour la 2e année consécutive

Encore peu touché par le confinement, l'exercice 2019-2020 de la Société des Bains de Mer SBM affiche aussi de bons résultats sur les activités du Groupe à Monaco, notamment le locatif. Les jeux et l'hôtellerie sont en progression, mais perdent encore de l'argent.

"On était parti pour faire un malheur !" À défaut, Jean-Luc Biamonti, le président de la Société des Bains de Mer (SBM) de Monaco, peut se réjouir de pouvoir afficher de bons résultats pour son groupe.
Ce jeudi 28 mai, la SBM a en effet annoncé un résultat positif de ses activités monégasques de 22,6 millions d'euros au 31 mars 2020.

Le Groupe SBM, principal employeur privé de la Principauté, continue ainsi sur sa lancée : son résultat net consolidé affiche un bénéfice de 26,1 millions d'euros, contre 2,6 millions pour l'exercice 2018/2019. Ce dernier exercice avait été le premier en positif après sept années de déficit.

Le confinement, intervenu en Principauté deux semaines avant la clôture de l'exercice fiscal, n'aura finalement que peu affecté les résultats financiers. "On est très impacté en mars, mais ce n'est qu'un seul mois", détaille Jean-Luc Biamonti. "Par rapport aux mois de mars précédents, on a perdu environ une quinzaine de millions de chiffre d'affaires."

+18% de chiffre d'affaires

En chiffres, sur l'exercice 2019-2020, la SBM et ses filiales affichent un chiffre d'affaires de 619,8 millions d'euros, en progression de 18% par rapport à 2018-2019. Dans le détail, le secteur locatif a vu son chiffre d'affaires s'envoler : +85% avec 69 millions d'euros de bénéfices.
Les jeux progressent de 8% et l'hôtellerie, de 12%, mais ces derniers perdent encore de l'argent : respectivement 7 et 5 millions d'euros.

Dans les jeux, les machines à sous ont très bien marché (+11%) et les jeux de table progressent aussi (+5%) L'hôtellerie a beaucoup mieux marché, même si on n'est pas encore totalement satisfaits. Pour le locatif, c'est la première année que nous sommes en année pleine. Toutes les boutiques et les résidences sont louées - Jean-Luc Biamonti

En revanche, les résultats seront "très mauvais" pour 2020-2021, prévient le président de la SBM, qui a proposé une baisse de sa rémunération de 30% pour le premier trimestre de l'exercice 2020-2021.

La SBM ne va "pas casser les prix"

Alors que la vie reprend petit à petit à Monaco et en France, Jean-Luc Biamonti esquisse une période estivale encore très incertaine.

Nous sommes prêts à ouvrir et nous allons ouvrir. Mais est-ce que les clients seront là ? La clientèle européenne suivra-t-elle celle française ? Et la clientèle plus éloignée ? Nous nous préparons à passer des mois très difficiles.

"Le marché intra-Schenghen sera notre marché prioritaire", expliquait à France 3 Côte d'Azur Axel Hoppenot, le directeur marketing et commercial de la SBM.

Alors que, dans les Alpes-Maritimes, plusieurs commerçants cherchent des solutions (comme des "promotions croisées") pour faire revenir le client, pas question de faire pareil pour la SBM : "Nous n'avons pas du tout l'intention de casser les prix pour relancer l'économie. La destination reste ce qu'elle est".

Les saisonniers sur la touche ?

Cette période pourrait cependant avoir de lourdes conséquences sur l'emploi. D'abord pour les quelque 700 saisonniers estivaux du Groupe et ensuite pour les 4.500 salariés à l'année.

Nous avons placé une partie importante du personnel en CTTR (le chômage partiel monégasque). Nous allons d'abord refaire travailler ces salariés et donc embaucher, cet été, très peu de saisonniers - Jean-Luc Biamonti

Questionné sur des licenciements à venir, le président de la SBM lâche un début de réponse : "Il est possible que, après l'été, on réfléchisse à des mesures...". Pour le moment, les licenciements (notamment via l'Article 6 du Code du travail) ont été interdits à Monaco, après que plusieurs salariés monégasques aient reçu leur lettre pendant la période de confinement.

Enfin, le dernier impact concernera les actionnaires. "On aurait dû recommencer à payer un dividende, mais il n'y en aura pas, ni pour 2020-2021", conclue Jean-Luc Biamonti.

> Voir les derniers bilans financiers.
 
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité