PHOTOS. Après l'incendie, ces habitants dépolluent leur ancien lieu de vie communautaire près de Grimaud dans le Var

Deux semaines après l'incendie qui a dévasté le massif des Maures dans le Var, des habitants ont entrepris de nettoyer ce qu'il reste de leur ancien lieu de vie communautaire. Par solidarité, des bénévoles des villages voisins sont venus leur prêter main forte. Un bel élan de générosité.

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Les rejoindre est déjà toute une épreuve. En voiture, il faut rouler longtemps sur un chemin raide et très chaotique.

Perchés sur les hauteurs du hameau du Val de Gilly, les membres de "la tribu du chant des possibles", une petite communauté éco-responsable, nous accueille avec beaucoup de sourires et de gentillesse.

Pourtant, le 16 août 2021, ils ont tout perdu dans le terrible incendie qui a ravagé une grande partie du massif de la Plaine des Maures, entre Gonfaron et Grimaud.

Un paradis devenu enfer

Arrivés en novembre 2020, ils s'étaient installés sur ce terrain accidenté, au milieu des arbres. Petit à petit, ils y avaient construit quelques cabanes en bois et installés des caravanes.

Tous nous décrivent "un petit paradis" où ils vivaient en harmonie. Avec une vue à couper le souffle sur la plaine de Grimaud en contrebas.

Un paradis qui s'est pourtant transformé en enfer lorsque les flammes, portées par un mistral très violent, les a surpris, les obligeant à évacuer en toute urgence leurs campements. "On a eu la peur de notre vie. Le temps de partir avec le camion, on voyait déjà les flammes dévorer le haut de la commune ", témoigne l'un d'eux.

 Heureusement, aucune victime humaine n'est à déplorer. Mais certains ont perdu leurs animaux de compagnie. Et il ne reste plus rien de leurs cabanes. 

Retirer toute trace humaine dans la nature

Aujourd'hui, au milieu des arbres calcinés, ils se sont décidés à tourner la page. Mais avant de partir, ils veulent retirer toute trace humaine du lieu. Armés de gants, de pelles et de brouettes, ils ramassent à même le sol tous les résidus de métal, de verre ou de plastique laissés par l'incendie. L'un d'eux, armé d'un aimant, collecte patiemment tous les clous des anciennes habitations en bois.

Un travail fastidieux, mais qui leur tient à coeur. "On est venus vivre  dans cette forêt pour être en harmonie avec la nature, donc on n'a pas envie qu'il uy ait tous ces morceaux d'aluminium ou de ferrailles fondus qui restent! Et pour nous, c'est aussi un travail de nettoyage intérieur", explique Max Jappini, l'un des membres de la communauté.

Elan de solidarité

Un peu plus loin, un petit groupe d'hommes s'affaire pour collecter les morceaux de verre dans une brouette.

Parmi eux, plusieurs sont venus en voisins comme Jean-Michel Brichet. Cet ancien garagiste a souhaité prêter main-forte à ces jeunes qui ont tout perdu. "J'ai un appartement à La Vroix -Valmer. Je suis un amoureux de la nature et des forêts, alors quand j'ai vu le désastre de cet incendie, je suis venu pour aider ceux qui en avaient besoin. Je reviendrai encore s'il le faut", explique ce "jeune" retraité de 67 ans. 

"Il y a un bel élan de générosité", reconnaît David, un habitant du hameau du Val de Gilly, qui organise sur Facebook les évènements solidaires suite à l'incendie. Lui a sauvé de justesse sa maison, mais veut se battre pour les autres. "On a eu des bénévoles qui sont venus, mais aussi des dons en nourriture ou en matériel de la part de plusieurs magasins de bricolage. On tient vraiment à remercier tout le monde". 

Garder espoir

En tout, quinze à vingt personnes se relaient pour déblayer le site et rassembler les déchets dans des bennes, qui seront par la suite emmenées par des entreprises solidaires. A midi, tous prennent un repas commun sous un petit barnum. Un moment de partage et d'échange bienveillant, entre habitants et bénévoles.

Une fois terminée cette mission de "dépollution", la petite communauté a décidé de ne pas revenir s'installer ici. Trop dur. Et trop dangereux aussi, après le traumatisme vécu.

Pourtant, tous veulent rester positifs et ont déjà d'autres projets en tête.

Quant au paysage calciné qui les entoure, Sila, elle, veut garder espoir.

"On voit déjà des petites pousses qui arrivent. Je ne me fais pas de souci: la nature est tellement forte et puissante qu'elle va repartir! Dans un an, je pense que ça va être tout vert", sourit cette jeune thibétaine d'origine.

Une lueur d'espoir dans un paysage de désolation.

Dans le Massif des Maures, plus de 7.000 hectares de végétation sont partis en fumée.

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