Le relais de la flamme olympique provoque des remous dans le Var. Les affaires maritimes exigent que des plaisanciers de l'anse de Balaguier, à La Seyne-sur-Mer, quittent le plan d'eau au plus tard ce lundi 6 mai. Les contrevenants s'exposent à des sanctions en cas de refus.

Vogue la galère pour une dizaine de plaisanciers habitués à mouiller dans l'anse de Balaguier. Dans le Var, les affaires maritimes ont demandé que cette partie du plan d'eau de la pointe de La Seyne-sur-Mer soit vidée de ces embarcations.

Une décision temporaire, précisent les services de l'Etat, en vue du passage de la flamme olympique. Les mises en demeure ont été communiquées par courrier à la fin du mois d'avril. 

Tous doivent évacuer les lieux au plus tard ce lundi 6 mai. C'est ce qu'ils ont détaillé à une équipe de France 3 Provence. En cas de refus, les bateaux toujours au mouillage au-delà de cette date se verront infliger une amende de 450 euros, et une mise en fourrière de leur embarcation. 

Pourquoi quitter les lieux ?

Les services de l'Etat évoquent le passage du relais de la flamme olympique pour Paris 2024 et des raisons de sécurité.

Actuellement en Méditerranée, à bord du voilier Belem, le précieux flambeau doit arriver à Marseille ce mercredi 8 mai après 12 jours de mer depuis Athènes. La flamme olympique entamera ensuite son relais auprès des Français avant de rejoindre la capitale. Les coureurs doivent effectivement bien emprunter cette partie du littoral, ce vendredi 10 mai, entre 12h et 17h.

Les plaisanciers de l'anse, eux, ne voient pas vraiment de danger quant à la présence de cette paisible armada. 

Michel Mercinier, leur représentant, s'est exprimé au micro de Cédric Collas, journaliste de Frnace 3 Provence. Le président de l'association des plaisanciers ne décèle également aucun "danger patent" pour le chenal, et une impossible dérive vers le large de ces bateaux qui ont tous jeté l'ancre.

Aucun bateau ici ne met en danger qui que ce soit. On ne représente pas un danger pour la navigation. C'est une anse fermée qui est exposée à l'est et nord-est. Tout ce qui rentre ici, au pire, et c'est déjà déplorable, emmène les bateaux sur le bord. 

Michel Mercinier, président de l'association des plaisanciers

Plus qu'un bateau, une maison

Pour Ibrahima N'Doye, son voilier est plus qu'un bateau de plaisance, c'est avant tout son logement. Il est désormais contraint de mettre les voiles s'il ne veut pas être sanctionné.

Je me demande comment se sentirait quiconque se faisant expulser d'un endroit où il habite depuis plus d'une dizaine d'années, et qu'on lui somme de déplacer son navire sous peine de le faire remorquer et détruire, alors que c'est mon habitation.

Ibrahima N'Doye, plaisancier

Certains riverains apportent leur soutien à ces voisins qui sont en mer. La crainte est aussi celle que ces départs ne soient suivis de retours, et que la volonté des affaires maritimes de voir une anse sans bateau au mouillage se pérennise. Ce qu'elle conteste fermement.

Joël Hardy tient à ce panorama parsemé de ces frêles esquifs. "On n'aura plus la même vision du paysage" clame-t-il. "Les gens qui adorent la mer aiment y voir des bateaux".

Une opération de la préfecture du Var, sans aucun lien

La préfecture du Var a communiqué quant à elle ce samedi 4 mai pour une tout autre mission... Une "opération d’envergure dans la petite rade de Toulon".

La petite rade de Toulon fait face à une problématique, historique, d’accumulation de navires abandonnés ou mouillés illégalement. Ces navires deviennent, pour une grande partie, des épaves qui nuisent à la sécurité maritime, à la protection de l’environnement, aux activités aquacoles et conchylicoles ainsi qu’au patrimoine paysager de la rade.

Préfecture du Var

Communiqué de presse du samedi 4 mai

Le document stipule bien que les demandes liées à l'anse de Balaguier, formulées par les affaires maritimes, n'ont rien à voir avec cette opération menée par la préfecture, et qui doivent s'échelonner sur plusieurs mois.

"Il s’agit d’une action de long terme, indépendante des opérations de sécurisation engagées - ponctuellement, le long du littoral varois - au titre du passage du relais de la Flamme olympique", précise le document.

Reste à savoir si les autorités maintiendront leur cap.

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