Procès des viols de Mazan : une ancienne footballeuse professionnelle écrit un slam pour Gisèle Pelicot en "écho à son histoire personnelle"

L'ancienne footballeuse internationale à l'OL devenue docteure en psychologie sociale et slameuse, Mélissa Plaza, utilise le slam comme arme contre les violences faites aux femmes. Après avoir partagé son propre vécu dans son livre "Pas pour les filles ?", elle dédie un slam à Gisèle Pelicot et sa fille Caroline Darian, une œuvre qui sert de combat contre la culture du viol.

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C’est en 2021 que Mélissa Plaza publiait son premier slam sur les réseaux sociaux. Trois ans plus tard, elle dédie l’un de ses slams à l’histoire de Gisèle Pelicot. "C’est ma manière de militer. Le slam pour Gisèle Pelicot dure 5 minutes 30, et il vise à rendre justice à Gisèle et Caroline." Elle poursuit, "C’est un combat contre la culture du viol qui doit nous aider à rebâtir la société". L'idée du slam était de mettre en opposition la beauté du petit village de Mazan avec cette histoire sordide pour accentuer le constraste.

Dans l’enfance, la jeune femme vit des violences sexuelles et une soumission chimique subies dans le cercle familial. "L’histoire de Gisèle Pelicot fait écho à mon histoire personnelle", révèle-t-elle. Elle précise, par ailleurs, qu’elle tenait à le partager avec les principales concernées : "Gisèle Pelicot et Caroline Pelicot ont entendu ce slam, et elles ont été très émues. C’était important pour moi de leur adresser avant la publication", assure-t-elle.

"Apporter une pierre à l'édifice"

Après une carrière de haut niveau dans le football durant près de 14 ans, notamment dès 2009 en équipe de France et dès 2013 à l'Olympique lyonnais, sa vie prend un autre tournant pour devenir docteur en psychologie et slameuse. C’est en 2021 que la jeune femme publiait son premier slam sur les réseaux sociaux. Chloé, Typhaine, Sarah, Lisa ou encore Samantha, elle débute par raconter l’histoire de femmes, qui ont vécu des expériences similaires, sur sa page Instagram Lataxeecarlate.

"La violence des hommes n’a aucune limite, il va falloir qu’un changement s’opère", exprime-t-elle. L'engagement de Melissa Plaza contre les violences faites aux femmes n’est pas nouveau. En 2019, déjà, elle publie l’ouvrage Pas pour les filles ? Un récit autobiographique qui expose, entre autres, les violences incestueuses dont elle a été victime. La plume, à travers son ouvrage tout comme ses performances de slam constituent un "bon thérapeutique". Un exercice qui vise à mieux "comprendre certaines choses". Mais aussi, surtout, continuer à informer et sensibiliser. "Performer au slam aujourd’hui, c’est une manière pour moi de m’engager pour pouvoir apporter une pierre à l’édifice", explique-t-elle.

Un clip en préparation

"À huit ans déjà, Mélissa en est convaincue : c'est le football qui la sauvera. Le ballon rond sera pour elle le moyen de s'émanciper d'un contexte familial instable et violent", peut-on lire sur la quatrième de couverture de son livre qu’elle publie en 2019. D’abord, elle mise sur le sport comme moyen de guérison. Ce n’est que plus tard que l’artiste découvre le slam "un peu par hasard".

Un moyen de se reconstruire qui a une forte résonance. "Le slam est un vecteur qui permet de toucher les cœurs. La poésie nous permet de décrire l’indicible, jamais cru, ni voyeuristeJe réfléchis toujours à employer les mots justes."

Dès 2016, elle maniait déjà les mots à travers des conférences. Lorsqu’elle monte sur scène c’est avant tout pour partager ses analyses sociologiques sur le sport et les rapports entre les hommes et les femmes comme lors de son Ted Talk intitulé "Désolé ma puce, ça n’existe pas pour les filles !". Mais le slam, qu'elle produit pour la première fois sur scène avec son spectacle "140 battements par minute", lui permet d’ajouter une dimension artistique à son militantisme.

L’artiste n'a pas encore rendu public le texte qu'elle a écrit pour Gisèle Pélicot. Un clip est en préparation et sera tourné dans le village de Mazan prochainement. "Je suis engagée à ma façon, mais toute ma vie est un engagement et mon métier ne peut pas être dissocié de mon militantisme", exprime-t-elle, féministe dans l'âme.

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