Avec six morts liés au trafic de stupéfiants en 2023, contre trois l'année précédente, le Vaucluse fait plus que jamais de la lutte contre la drogue une de ses priorités pour cette année.
Six morts liés au trafic de drogue en 2023, vingt-deux tentatives d'homicides en zone police et dix personnes blessées en zone gendarmerie : dans le Vaucluse, les violences liées au trafic de stupéfiant sont en forte augmentation.
"Six morts, c'est un chiffre très important", a souligné la préfète du Vaucluse, Violaine Desmarets, lors de la présentation du bilan de la délinquance et de l'activité des services de sécurité publique.
Celle qui va rejoindre le cabinet du président Emmanuel Macron comme conseillère aux affaires de sécurité a souligné "la responsabilité des consommateurs" qui viennent "de toutes les catégories sociales", mais qui font prospérer "des cartels implantés sur le terreau de la pauvreté (...) qui pourrissent la vie des gens" vivant près des points de deal.
La préfète a mis en avant l'importante mobilisation de la justice, mais aussi de la police et gendarmerie qui ont multiplié les saisies de drogue, d'armes et d'avoirs criminels.
Outre une prise historique de 1,9 tonne de cannabis en juin dans le Gard voisin, liée à un réseau opérant sur le Vaucluse, les Bouches-du-Rhône et la Drôme, 960 kilos de drogue ont été saisis en 2023, contre 679 kilos en 2022.
Hausse du trafic de Cocaïne
Le cannabis reste ultra-dominant, mais les prises de cocaïne ont beaucoup augmenté dans des zones plus rurales ou couvrant de petites villes sous l'autorité de la gendarmerie.
Plus de 2,6 millions d'avoirs criminels ont pu être saisis en 2023, un chiffre en forte hausse. La procureure de la République de Carpentras, Hélène Mourges, a tiré la sonnette d'alarme sur le nombre d'infractions commises sous l'effet de l'alcool ou de stupéfiants et a insisté sur l'importance de la prévention.
"Il y a un enjeu à aller convaincre et réinventer des messages de prévention pour expliquer les effets dévastateurs de la consommation de stupéfiants", a souligné Mme Mourges qui prône entre autres l'accueil de scolaires dans les tribunaux et la confection de vidéos de prévention spécifiques.