Sarkozy accuse Hollande de sacrifier Fessenheim pour de "la combine politique"

Le président de l'UMP, Nicolas Sarkozy, a accusé jeudi François Hollande de vouloir fermer la centrale nucléaire de Fessenheim uniquement pour de la "combine politique", afin de satisfaire les écologistes.


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L'Autorité de sûreté nucléaire "a confirmé que cette centrale pouvait encore fonctionner au moins pendant dix ans", a dit l'ancien chef de l'Etat devant des journalistes, après avoir rencontré sur place des élus locaux ainsi que des employés et des syndicats de la centrale alsacienne.

Le reportage de G. Dreyer - S. Gaudry - A. Ahmed. Interviews : Nicolas Sarkozy, président de l'UMP - Claude Brender, maire (DVD) de Fessenheim
M. Hollande veut la fermer "uniquement parce qu'il veut mendier quelques voix à des écologistes engagés dans un combat politicien", a dit M. Sarkozy, jugeant qu'il y avait "2.200 emplois ici sacrifiés sur l'autel de la combine politique". Le démantèlement de la centrale coûterait "entre 5 et 8 milliards", a-t-il ajouté. "Est-ce qu'on a vraiment cet argent" en France "pour fermer une centrale nucléaire qui rapporte 400 millions d'euros par an", a-t-il demandé, proposant de consacrer ces bénéfices au développement des énergies renouvelables.

"Je peux vous dire qu'à neuf jours des élections départementales, toutes les familles ici ont bien compris le message", a lancé le président de l'UMP, avant de prendre la route vers Belfort pour y rencontrer des candidats aux départementales. Lors de sa rencontre avec plusieurs dizaines d'élus et d'employés de la centrale, M. Sarkozy a multiplié les charges contre le chef de l'Etat et son Premier ministre, "en panique parce que le sol se dérobe sous leurs pieds".

"Je me demande où ils vont trouver l'argent pour démanteler Fessenheim en deux ans. Déjà pour passer leur loi Macron, il faut faire le 49-3, ils ont besoin
d'une lance à incendie pour éteindre un mégot de cigarette", a-t-il ironisé. "Je n'ai pas l'intention de me taire et de laisser sacrifier Fessenheim sur l'autel de la reconstitution de la majorité plurielle", a-t-il dit devant une salle conquise.

"A la place où je suis, quelle qu'elle soit, dans deux ans, je dis à tous les employés de Fessenheim, je dis à tous les élus: +On ne touchera pas à Fessenheim+", s'est-il engagé devant son auditoire. Installée en bordure du Grand Canal d'Alsace, Fessenheim est la doyenne des centrales nucléaires françaises. Elle est dotée de deux réacteurs de 900 mégawatts chacun. M. Hollande a réaffirmé début mars qu'elle serait fermée "à l'horizon de la fin du quinquennat", alors que les doutes sur sa fermeture s'intensifient après le report à 2017 par EDF du démarrage de l'EPR de Flamanville (Manche), un réacteur de nouvelle génération.

 

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