L'exposition rassemble le travail de plus de soixante dix artistes contemporains qui ont tous exploré le thème du tactile. Ou comment le toucher nous perment de comprendre le monde qui nous entoure... Le résultat est surprenant
Lorsque l'on va au musée, d'habitude, on touche seulement avec les yeux. Au musée Tinguely de Bâle, le visiteur est invité cette fois à approcher de très près pour affleurer, frôler, caresser, peloter, prendre, attraper, manier, manipuler, chatouiller, tripoter, tâter, palper voire heurter les oeuvres présentées. Ou être heurté par elles.
En réunissant des oeuvres diverses et très variées sur ce thème, le Commisaire de cette expo s'est demandé comment nous percevions l’art tactile. Que se passe-t-il lorsque, soudain, c’est notre peau qui intervient en premier dans notre découverte de l’art ? Ou encore, les œuvres d’art peuvent-elles sensibiliser le toucher du spectateur en dehors de tout contact physique direct ? Peut-on décrire et transposer en images les expériences tactiles ? Il a donc voulu accrocher ou installer des œuvres d’époques diverses témoignant d’une approche de l’art faisant la part belle à cette dimension tactile.
L'artiste Jean Tinguely est représenté dans l'exposition, avec un hommage à ce qu’il avait réalisé pour l’exposition "Dylaby" (dynamique labyrinthe) en 1962 au Stedelijk Museum à Amsterdam : il s'agit d'une salle une salle remplie de ballons.
Ce thème du "toucher" est aussi repris par des réalisations vidéo : "Fly" de Yoko Ono montre le chatouillement à peine sensible du corps par des mouches. "Springtime" de Jeroen Eisinga documente une sorte de transe vécue avec quelque 150 000 abeilles assaillant le visage et le haut d"un corps. "Temperance and Toil" de Żmijewski montre l’épiderme comme matériau plastique dans les attouchements entre un homme et une femme...
À voir à Bâle jusqu'au 16 mai.