En 2014, Arnaud Montebourg, Ministre de l'Economie, avait tout tenté pour éviter la cession d'Alstom, fleuron de l'industrie nationale, à l'américain General Electric. Sans succès. GE a pris le contrôle. Et il va licencier 345 des 800 salariés grenoblois. Arnaud Montebourg les rencontre ce soir.
En 2014, Arnaud Montebourg, Ministre de l'Economie du Président François Hollande, se lance dans un formidable bras de fer avec Patrick Kron, patron d'Alstom, qui veut vendre à l'américain General Electric.Non sans raison. On a en effet appris depuis que Patrick Kron était menacé par la justice américaine pour corruption. Il risquait gros. Et Alstom aussi.
Mais à l'époque, Arnaud Montebourg ne doute de rien. Même si Alstom est une entreprise 100% privée, le Ministre n'entend pas laisser ce fleuron de l'industrie française filer à l'étranger.
Premier coup de théâtre
Arnaud Montebourg sort de sa manche une arme inattendue : il signe un décret qui interdit la cession au nom de l'indépendance énergétique nationale. Un vrai coup de force.
Le 21 juin 2014, la vente se transforme miraculeusement en "alliance" Alstom-Etat-GE. Le Gouvernement entre dans le capital à hauteur de 20%. GE s'engage à créer 1000 emplois. Sous peine de pénalités financières : 50 000 euros par poste non-créé !
A l'époque, les médias évoquent l'anti-Florange, une victoire "à la Montebourg". En réalité, de la poudre aux yeux...
Deuxième coup de théâtre
Arnaud Montebourg finit par quitter le Gouvernement à la fin de l'été 2014. Emmanuel Macron, jusque-là Secrétaire Général de l'Elysée, lui succède comme Ministre de l'Economie. C'est lui qui finalise le fameux accord Alstom-GE. Sans le modifier semble-t-il.
Pourtant, quelques mois plus tard, le 4 novembre 2014, quand le contenu de l'accord est révélé aux actionnaires, "l'alliance" a complètement changé.
GE prend complètement le contrôle. Notamment de la branche nucléaire, à 80% ! Pour commencer...
Arnaud Montebourg commentera ainsi ce dénouement : "Quand vous n'êtes pas Président de la République, vous ne pouvez pas faire mieux que ce que j'ai fait!"
Aujourd'hui qu'il n'est même plus ministre, que peut-il faire pour les salariés de General Electric, ex Alstom ?