Les producteurs bio ont manifesté ce mardi dans toute la France, comme à alençon ou Hérouville, pour protester contre la réduction de 25% de leurs aides. Le ministère de l'agriculture a annoncé la mise en place de "moyens complémentaires" en 2015 pour compenser cette perte.
La Fédération nationale de l'agriculture biologique (Fnab) avait appelé les producteurs bio à manifester ce mardi pour protester contre la réduction de 25% des aides au maintien de l'agriculture biologique. Cette aide a été versée vendredi dans certaines régions, mais amputée du quart de l'aide habituelle qui oscille entre 35 et 600 euros par hectare selon les productions. Portant sur l'année 2014, certains producteurs l'attendent depuis trois mois.
Des manifestations étaient prévues dans 17 régions de France. En Basse-Normandie, des agriculteurs bio se sont réunis devant la préfecture de l'Orne à Alençon et devant la Direction régionale de l'agriculture et de la forêt (DRAF) à Hérouville-Saint Clair.
Ce mardi matin, Stéphane Le Foll, ministre de l'agriculture, a annoncé la mobilisation de "moyens complémentaires" pour l'agriculture biologique. Ce montant correspondra exactement aux aides qui avaient été supprimées, soit 14 millions d'euros, a précisé le ministère. Ces aides seront versées "dans le courant de l'été".
Cette annonce est "la juste réparation d'une décision inappropriée", mais "restent des inquiétudes sur la pérennité de ces aides", a expliqué à l'AFP Stéphanie Pageot, la présidente de la Fédération nationale de l'agriculture biologique (Fnab), lors d'une manifestation à Nantes qui a réuni entre 200 et 350 agriculteurs, selon la police et les organisateurs. "On est maintenant dans une demande de garantie sur l'avenir, même si nous sommes ravis que le ministère soit revenu sur sa décision", a expliqué à l'AFP Angélique Piteau, porte-parole du groupement des agriculteurs bio d'Ile-de-France.
Les aides au maintien de l'agriculture biologique ont atteint 117 millions d'euros pour 2014, dépassant le budget de 103 millions disponible au titre du premier pilier de la Politique agricole commune (PAC), d'où la coupe prévue dans un premier temps par le ministère. Celles destinées à la conversion ont été maintenues.
La France compte 5,5% de ses surfaces agricoles et 1,1 million d'hectares cultivés en bio. Elle a dépassé l'Allemagne et compte la troisième surface bio d'Europe, derrière l'Espagne et l'Italie.