A la ferme de Sainte Marthe dans le Loir-et-Cher, la production se fait uniquement à partir de semences anciennes qui sont soigneusement répertoriées. Près de 400 légumes oubliés y sont cultivés.
En 50 ans, près de 75% de la biodiversité cultivée dans le monde a disparu. En cause, le modèle agricole productiviste et la généralisation de la monoculture.
A la ferme Sainte Marthe à Millançay, la notion de "développement durable" prend tout son sens: les légumes sont cultivés de façon écologique, les semences sont conservées et répertoriées. De nombreuses formations sont d'ailleurs dispensées à destination d'agriculteurs soucieux de leur environnement. Pourtant, aucun d'entre eux ne peut espérer repartir avec un sac de semences car la règlementation française stipule que ces variétés anciennes ne peuvent être vendues qu'à des jardiniers amateurs "qui ne cultivent que pour leur propre consommation". " Les semenciers industriels n'ont pas intérêt à ce que les agriculteurs redeviennent autonomes " commente Philippe Desbrosses, président du site Intelligence Verte.
L'activité de lobbying des semenciers est redoutable. En juin 2013, la Commission européenne a publié un projet de loi visant à réglementer le commerce des semences des plantes. Un pas de plus vers la privatisation du Vivant. En France, 99% des agriculteurs se fourniraient en semences industrielles.
►Video: Ferme de Sainte Marthe: prenez-en de la graine !
reportage P.Bouchenot et S.Hadelin. Intervenant: Philippe Desbrosse
Catalogue officiel des espèces et des variétés
Le 26 décembre 1997, la France a crée en annexe du Catalogue officiel français des espèces et variétés potagères un registre des « variétés anciennes pour jardiniers amateurs », sur lequel peuvent être inscrites les variétés anciennes notoirement connues destinées exclusivement à la vente en France et aux jardiniers amateurs, qui ne cultivent que pour leur propre consommation ».(source wikipedia)