C'est une première dans le Loiret. Aurélien, 26 ans, est devenu maraîcher sans avoir à s'endetter. Grâce à une pépinière d'entreprises, le jeune homme a pu bénéficier du terrain et des outils pour se lancer dans une nouvelle aventure professionnelle.
Aurélien Lombard se destinait à travailler dans l'urbanisme. A 26 ans, un bac+ 5 en poche, il s'aperçoit que le marché du travail qui s'offre à lui ne correspond pas à ses attentes. Il opère alors un virage à 180°. Il vient de s'installer comme maraicher bio à Cortrat dans le hameau du Petit Mocquepoix, dans le Montargois (Loiret). Salade, blette, fraise, ou encore tomate, le jeune homme cultive sous serre, plusieurs variétés de fruits et légumes, sans utiliser de pesticides. Avec des parents fonctionnaires, il ne possédait pas de terrain pour se lancer dans cette aventure professionnelle. Pour pouvoir commencer son nouveau métier, il a trouvé une solution pour ne pas s'endetter.
Il occupe les terres, d'une ancienne maraichère, transformées en espace test agricole. Cet espace consiste à développer une activité agricole de manière responsable et autonome, en grandeur réelle, sur une durée limitée, et dans un cadre qui réduit la prise de risque. Aurélien est soutenu notamment par l'Association pour le Développement de l'Emploi Agricole et Rural du Loiret (ADEAR 45).
« Je me suis formé en 10 mois à la gestion d'une exploitation agricole en maraîchage bio et grandes cultures, à la Maison familiale rurale de l'Orléanais. »
Il passe également un brevet professionnel de responsable d'exploitation agricole (BPREA). Au cours d'un stage, Aurélien croise la route de Laurence Desmazières, elle-même en pleine reconversion. « Après 20 ans de maraîchage et de transformation de légumes, je voulais passer à autre chose. J'avais des serres et des terres disponibles pour lesquelles je cherchais un second souffle. Aurélien et ses partenaires sont arrivés avec un projet novateur de couveuse de jeune pousse agricole qui m'a séduit. »
Outillage, 1.300 m2 de serres et 1.600 m2 de terre en plein champs sont mis à disposition d'Aurélien.
« Avec cette configuration, je vais pouvoir tester la viabilité de mon projet. Pour la partie agricole, je suis épaulé par un technicien de Bio-Centre et tutoré par Claude-Eve Spach, une maraîchère bio locale. Pour la partie management d'entreprise, j'ai signé un contrat d'appui au projet d'entreprise avec Mature entreprise à Blois », Aurélien Lombard, maraîcher bio
Le jeune homme entend commercialiser ses premières salades en circuit court très prochainement. Aurélien est confiant sur l'avenir. Le bio est en vogue, en progression permanente et la proximité de Paris est un sérieux atout. Les AMAPP de la capitale sont avides de légumes bio et manquent de maraîchers producteurs. Un débouché potentiel parmi d'autres.
Reportage de Flavien Texier et Fabienne Marcel
Intervenants : Aurélien Lombard, Maraîcher à l'essai et Olivier Chaloche, Président groupement des agriculteurs biologiques du Loiret