- 9 degrés à Mourmelons ce jeudi 20 avril au petit matin. La nuit prochaine s’annonce aussi très froide pour la saison sur l’ensemble de la Champagne-Ardenne. Des gelées redoutées par les vignerons et les arboriculteurs, qui mettent en place certaines techniques pour éviter le pire.
A l’heure où la végétation a repris. Après quelques jours de température au-dessus de 20 degrés… C’est le retour du froid et des gelées dites de printemps, dignes d’un hiver tardif.
Dame nature a donc du mal à résister à ses amplitudes de température. Et notamment les arbres fruitiers et les vignes où la montée en sève est faite et les premières feuilles voire les bourgeons apparaissent. Ils peuvent résister jusqu’à quelques degrés en-dessous de 0 mais à -9 degrés comme ce matin du côté de Mourmelons, cela devient plus que préoccupant.
Les viticulteurs et les arboriculteurs de la région Champagne-Ardenne ont pour certains mis en place certaines techniques pour réchauffer l’air.
Dans le vignoble, certaines parcelles sont plus gélives que d’autres de part leur exposition. A Orbay-l’Abbaye, ce jeudi matin, des vignerons ont mis en place leur système d’aspersion d’eau. Les bourgeons sont alors pris dans une poche de glace et se retrouvent ainsi protégés. Mais attention au dégel trop rapide qui pourrait les brûler. C’est pour cette raison que les parcelles continuent à être arrosées jusqu’à ce que la température remonte au-dessus de 0 degré. Ce système demande des moyens de mis en place très coûteux et n’est donc pas très répandu. Il concerne le plus souvent les parcelles les plus exposées.
Du côté des arbriculteurs ardennais, les pommiers, abricotiers et aux autres mirabelliers en fleur ces derniers jours ont souffert. Du côté de Poix-Théron, Guincourt, Warnecourt, certains mettent en place des centaines de chaufferettes dans les allées de leurs exploitations pour gagner 2 à 3 degrés. Ce ne sont plus des brûleurs à fioul comme utilisés il y a encore quelques années, mais de grosses bougies, de gros blocs de cire disposés dans des boites métalliques.
Une technique aussi utilisée dans le vignoble champenois.
D’autres techniques sont aussi possibles comme les brasseurs d’air, sorte petites éoliennes montée à plus de 11 mètres et qui créent des courants d'air un peu plus chaud.
Et puis dernière technologie : les brûleurs à propane. Elle serait la moins polluante. Car effectivement les recours utilisés pour lutter contre ces gelées de printemps sont plutôt marqués par une empreinte carbone (émission de dioxyde de carbone dans l’atmosphère) assez élévée.
A noter que les viticulteurs champenois bénéficient de la réserve de vin mise en place par la profession depuis plusieurs dizaine d'années. Une réserve qui permet, les années difficiles, de débloquer du vin et ainsi de réaliser, malgré tout, la production de champagne nécessaire.
Les heures à venir sur toute la région Champagne-Ardenne seront encore difficiles pour ces femmes et ces hommes de la terre et des dégâts sont malheureusement déjà recensés.
A partir de samedi, la météo revient à de meilleurs sentiments et les températures négatives disparaissent.
Le reportage de la rédaction de France 3 Champagne-Ardenne