Ce dimanche, la marche des opposants au projet d'enfouissement des déchets radio actifs a rassemlblé 400 personnes à Bure. parmi eux, des manifestants cagoulés et masqués. Ils ont tenté avec un certain succès de mettre à terre le mur construit par l'ANDRA autour du site.
Bure. Suite et pas encore fin de l'épisode. Le dossier de l'été dans la Région semble à chaque manifestation, se tendre de plus en plus. Plusieurs centaines de manifestants opposés au futur centre de stockage de déchets
radioactifs à Bure (Meuse) ont abattu dimanche des pans
du mur de protection du chantier, dans un bois objet de lutte depuis plusieurs
semaines.
Arrivés a l'orée du bois Lejuc, munis de bâtons, pioches ou autres, ils ont abattu
une partie du mur en béton construit par l'Agence nationale de gestion des déchets
nucléaires (Andra), qui y mène des travaux exploratoires.
Ce mur, haut d'environ deux mètres, en béton, vise à empêcher les opposants au
projet, installés non loin, de dégrader le chantier à l'arrêt depuis deux semaines.
"Andra, dégage, résistance et sabotage" (manifestants à Bure)
Les manifestants opposés aux projets d'enfouissement de déchets nucléaires par l'agence nationale
de gestion de ces déchets - 450 selon les organisateurs, 200 à 300 selon la préfecture
s'étaient réunis devant la mairie de Mandres-en-Barrois.
Le cortège composé de militants historiques, de jeunes venus de différentes mouvances
et du secrétaire général d'Europe Ecologie les Verts David Cormant s'est ensuite
mis en branle jusqu'au bois de Mandres-en-Barrois.
C'est dans ce bois, propriété de l'Andra, que sont menés des travaux exploratoires
en vue de la création du centre d'enfouissement de déchets nucléaire sur ce territoire
aux confins de la Meuse et de la Haute-Marne.
Le site a été choisi dans les années 1990 pour devenir un centre d'enfouissement
des déchets nucléaires les plus radioactifs - environ 4% des déchets produits en
France. Ils seront, si le projet est mené à terme, enterrés à 490 m sous terre.
Depuis des semaines, les opposants se battent contre ces travaux et le mur d'enceinte
érigé autour.
Reportage de France 3 Lorraine ce dimanche 14 août
La justice leur a d'ailleurs donné raison le 1er août en déclarant le défrichage
illégal, et en demandant à l'Andra de remettre le bois en état dans les 6 mois
- sauf à obtenir une autorisation, ce qui sera difficile dans le temps imparti.
Sous le soleil, les opposants se sont réjouis de ne voir aucun gendarme à l'horizon.
Postés autour du bois dont ils avaient délogé les manifestants au bout de trois
semaines d'occupation mi-juillet, les gendarmes se sont retirés samedi.
La préfecture a justifié ce choix tactique par le souci de ne pas prendre de risque
face au danger de voir certains manifestants s'affronter violemment avec les forces
de l'ordre
"il n'est pas question de mettre des vies en danger", Corinne
Simon, secrétaire générale de la préfecture de la Meuse.
"Symboliquement, faire tomber le mur c'est toujours quelque chose de fort. Pour
beaucoup de monde, ce mur est même plus scandalisant que le défrichage", a expliqué
un des manifestants.
La porte de la mairie de Mandres, dont le maire a échangé le bois Lejuc avec l'Andra,
a été barbouillée de peinture noire, et ses portes vitrées brisées.
(Avec AFP).