Face aux risques de débordements, le préfet de Haute-Garonne a interdit ce vendredi la manifestation nationale anti-barrage de Sivens et d'hommage à Rémi Fraisse qui devait se dérouler ce samedi à Toulouse. Un important dispositif de sécurité sera mis en place dans le centre-ville.
Pascal Mailhos, préfet de Haute-Garonne, a interdit la manifestation anti-barrage de Sivens qui devait se tenir ce samedi à 14 heures à Toulouse. Un peu plus tôt dans la journée, c'est le préfet d'Ille-et-Vilaine qui avait interdit une manifestation "contre les violences d'Etat", prévue samedi à Rennes.Le préfet a pris cette décision alors que plusieurs collectifs appellent à une manifestation nationale à Toulouse en hommage à Rémi Fraisse, tué sur le site du barrage de Sivens par une grenade offensive lancée par un gendarme mobile, et contre "les répressions policières".
A Toulouse, la décision a été prise dans l'après-midi de ce vendredi. La préfecture nous avait indiqué jeudi soir qu'aucune demande d'autorisation de manifester n'avait encore été enregistrée. Une information contestée par l'un des collectifs qui indique sur son site internet avoir déposé un dossier en préfecture dès mercredi.
Un dispositif de sécurité sera mis en place dans le centre-ville pour assurer l’application de l’arrêté d’interdiction de ce jour. Le préfet en appelle à la responsabilité de chacun et demande aux personnes qui avaient souhaité s’associer à cette manifestation, de ne pas s’y rendre." (extrait du communiqué de la préfecture)
Cette interdiction, rarissime, intervient une semaine après les incidents qui ont suivi la manifestation du 1er novembre dernier à Toulouse. De nombreux affrontements avaient eu lieu entre plusieurs groupes de manifestants et les forces de l'ordre. Des dégradations avaient été commises sur du mobilier urbain, des vitrines ou des poubelles. Le calme était revenu vers 22 heures. Cette première manifestation n'avait pas été autorisée, la préfecture n'ayant pas reçu de demande.
16 personnes avaient été interpellées. Plusieurs ont été condamnées cette semaine en comparution immédiate à des peines de prison mais sans mandat de dépôt.
Sur sa page facebook, un groupe intitulé "personne n'aime la police" appelait cette semaine les manifestants à venir protégés avec "des casques, des masques, des parapluies".
En revanche, le collectif "Tant qu'il y aura des Bouilles" sur le site de Sivens, qui s'est associé à la manifestation, appelait au calme et à la retenue.