Après l'annonce jeudi d'un transfert des montants alloués par l'Union européenne à l'agriculture française, le principal représentant de la filière biologique se dit alarmé. En Île-de-France, 250 producteurs sont concernés.
Son choix était censé accompagner "la montée en puissance du bio". Il a pourtout indigné les principaux syndicat du secteur. Le ministe de l'Agriculture Stéphane Travert a annoncé jeudi dernier une redistribution des aides européennes de la Politique Agricole Commune (PAC) en faveur des petites exploitations biologiques. Mais le montant de ce transfert est jugé insuffisant pour les exploitants aujourd'hui en difficulté. 250 agriculteurs en Île-de-France sont concernés.
"Il nous faut une aide financière"
Parmi eux, Emmanuel Vandame, producteur céréalier dans l'Essonne, qui a achevé sa conversion en mai dernier. Alors qu'il doit encore rembourser les prêts engagés pour ses investissements, il craint que la baisse de ses aides conjuguées à des revenus aléatoire ne mettent un frein à son activité et découragent les conversions. "Comme pendant trois ans on ne peut pas vendre en agriculture biologique, il nous faut une aide financière, affirme-t-il. C'est cette aide-là qui permet aux agriculteurs de sauter le pas."
► VIDEO. Emmanuel Vandame, agriculteur bio en colère.
Le transfert critiqué de toutes parts
Concrètement, le ministre a décidé d'"un transfert à hauteur de 4,2% des montants des crédits du pilier I de la PAC vers le pilier II". Le pilier I concerne les aides à l'hectare, qui favorisent les grands exploitants céréaliers. Les petites exploitations, les jeunes agriculteurs en cours d'installation et le bio bénéficient quant à elles du pilier II.
Le ministère justifie ce choix par "sa volonté que les crédits de la PAC servent l’ensemble de l’agriculture française". Il est désapprouvé par les principaux syndicats agricoles, FNSEA en tête, auxquels adhèrent les grandes productions céréalières.
Un "renoncement majeur"
Mais les représentants de l'agriculture biologique s'opposent également au projet, que Fédération Nationale d'Agriculture Biologique (FNAB) qualifie de "premier renoncement majeur", "refusant de soutenir l'agriculture biologique". Le syndicat réclamait un transfert de 3% d'un pilier à un autre pour les seules aides bio. Le montant annoncé par le ministre, supérieur en théorie, doit concerner plusieurs postes en plus de ces aides.
Le bio est un secteur porteur qui a progressé de 20% en France l'an dernier. Jusqu'à présent et selon le type de production, les aides pouvaient atteindre 900 € par hectare par an pour la conversion d'une exploitation en bio, et 600€ pour son maintien.